Un café avec Judith Fetzer

Comment la solitude peut TRANSFORMER ta vie et tes relations

Episode Summary

Cette semaine sur le podcast, Marie-Annick Boisvert et Judith explorent la solitude sous toutes ses formes : choisie, imposĂ©e, lumineuse ou douloureuse. Ensemble, elles dĂ©construisent les stigmas liĂ©s au fait d’ĂȘtre seul.e, partagent des anecdotes personnelles et rĂ©flĂ©chissent Ă  l’importance de s’aimer assez pour se suffire. Une conversation essentielle pour quiconque a dĂ©jĂ  eu peur du silence ou de sa propre compagnie. Au programme : - Pourquoi la solitude nous fait si peur (et pourquoi c’est normal) - Apprendre Ă  ĂȘtre seule sans se sentir « loser » - Le piĂšge du remplissage : dates inutiles, surstimulation et fuite de soi - Comment transformer les moments de solitude en rendez-vous avec soi-mĂȘme - DĂ©velopper des amitiĂ©s rĂ©ciproques et des relations plus authentiques 🔔Abonne-toi pour ne pas manquer les prochains Ă©pisodes d'Un cafĂ© avec Judith.

Episode Notes

Cette semaine sur le podcast, Marie-Annick Boisvert et Judith explorent la solitude sous toutes ses formes : choisie, imposĂ©e, lumineuse ou douloureuse. Ensemble, elles dĂ©construisent les stigmas liĂ©s au fait d’ĂȘtre seul.e, partagent des anecdotes personnelles et rĂ©flĂ©chissent Ă  l’importance de s’aimer assez pour se suffire. Une conversation essentielle pour quiconque a dĂ©jĂ  eu peur du silence ou de sa propre compagnie. 

Au programme : 

- Pourquoi la solitude nous fait si peur (et pourquoi c’est normal) 

- Apprendre Ă  ĂȘtre seule sans se sentir « loser » 

- Le piÚge du remplissage : dates inutiles, surstimulation et fuite de soi 

- Comment transformer les moments de solitude en rendez-vous avec soi-mĂȘme 

- Développer des amitiés réciproques et des relations plus authentiques 

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Pour suivre Marie-Annick : https://www.instagram.com/marianik/ 

 

Le podcast est présenté par eZsign. 

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Pour suivre Judith : https://www.instagram.com/uncafeavecjudithfetzer/ 

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Episode Transcription

(0:00 - 1:04)

Bonjour tout le monde, cet épisode de Balado est une présentation de notre partenaire officiel EasySign. EasySign, c'est une solution de signature électronique 100% québécoise. C'est plus qu'une signature électronique, c'est une garantie de sécurité et de conformité supérieure à la concurrence.

 

Bonne Ă©coute! Ce genre de cas de solitude me faisait tellement peur, c'est super pĂ©joratif pour moi, bien il faut que je remplisse. Remplisse de date insignifiante. Ça change ta vie d'avoir un enfant, tu t'adaptes pas Ă  une semaine.

 

(1:05 - 1:28)

Bien, la solitude c'est la mĂȘme chose. Ça lĂ , ce que je viens de dire, c'est l'affaire qui m'a fait le plus de peine. Marianne Boisvert, bonjour.

 

(1:28 - 1:54)

Bonjour Judith. Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, on aborde un sujet et je dois dire que depuis le début du podcast, donc ça fait déjà quatre mois, c'est l'épisode qui m'a le plus « trigger » à réfléchir, à t'inviter.

 

(1:55 - 2:14)

Donc aujourd'hui, on va parler de la thématique de la solitude. Puis là, j'aimerais ça que les gens qui nous écoutent réfléchissent à ça deux petites heures. Mais admettons, quand je vous dis le mot solitude, ça vous fait penser à quoi? C'est sûr qu'ils pensent pas à Marianne Boisvert.

 

(2:15 - 2:29)

Mais ça vous donne quoi comme feeling? Parce que c'est de ça qu'on va parler durant les deux prochaines heures. Puis j'ai envie d'explorer ce mot-là. Et pour ce faire, j'ai choisi de t'inviter, Marianne.

 

(2:31 - 2:55)

Pour moi, la solitude, c'est quelque chose qui a fait brasser beaucoup d'Ă©motions chez moi. Et je dirais que jusqu'Ă , dans les derniĂšres semaines, mĂȘme l'Ă©motion la plus prĂ©sente, c'Ă©tait la honte quand je pensais Ă  la solitude. Et un matin, je me suis rĂ©veillĂ©e.

 

(2:55 - 3:28)

Puis je me suis dit, je pense que j'aurais le goĂ»t d'aborder cette thĂ©matique-lĂ  au balado. Et au lieu d'inviter un expert en solitude, ou peu importe, je me suis demandĂ© qui m'inspire parce que... En fait, je me suis posĂ© la question, qui m'inspire, qui a pas l'air tout le temps entourĂ©e, puis qui a l'air de bien vivre sa solitude, admettons. Et pour moi, t'as Ă©tĂ© le premier nom qui est venu en tĂȘte.

 

(3:29 - 3:49)

Ça fait des annĂ©es qu'on se connaĂźt de loin, jamais de proche. Mais ça fait des annĂ©es qu'on se connaĂźt de loin. Donc moi, ça fait dix ans que je te vois documenter ta vie, partir en solo-trip, partir en Colombie, je pense que t'es allĂ©e, partir en RĂ©publique Dominicaine.

 

(3:51 - 4:15)

Et je trouve que t'es trĂšs inspirante parce que t'as l'air d'une femme trĂšs Ă©panouie. Et je me suis dit, bien, j'ai besoin d'avoir cette conversation-lĂ , deux femmes ensemble, pour voir justement, toi, tu vis-tu comment? Puis peut-ĂȘtre m'aider, moi, Ă  cheminer. Et je pense que si ça peut m'aider, moi, Ă  cheminer, bien, ça va sĂ»rement parler Ă  beaucoup de gens.

 

(4:16 - 4:43)

Parce que je pense que c'est un enjeu qu'on entend de plus en plus. C'Ă©tait ma plus longue intro que j'ai jamais faite dans le podcast. Pour ceux qui ne te connaissent pas, Marianic, qui es-tu? Par oĂč tu veux que je commence? En fait, hier, on m'a dit, quand tu poses cette question-lĂ , qui es-tu? Écoute comment les gens vont se dĂ©crire et qu'est-ce qu'ils vont dire en premier.

 

(4:43 - 4:54)

Fait que je te laisse aller, t'as deux minutes de top chrono. Non, non, tu peux prendre plus de temps que ça. Je dis toujours que je suis une social bee, donc une social butterfly.

 

(4:54 - 5:11)

Donc, je suis quelqu'un qui est trĂšs curieuse, qui adore les connexions avec les autres, qui n'a pas de problĂšme Ă  rentrer en contact avec les autres. Curieuse parce que j'ai envie de tout voir, de tout faire. Depuis toute jeune, j'ai fait tous les sports.

 

(5:12 - 5:18)

Puis voyager, t'es arrivé trÚs jeune dans ma vie. C'était super important. Ce n'est pas nécessairement mes parents qui m'ont inculqué ça.

 

(5:18 - 5:30)

Je n'ai jamais voyagĂ© avec mes parents. C'est quand mĂȘme assez incroyable. Donc, j'ai voyagĂ© seule dĂšs secondaire 5 et j'ai fait des voyages durant mes Ă©tudes, mais ce n'est pas des voyages avec mes parents.

 

(5:30 - 5:52)

Donc, ce n'est pas eux qui ont introduit ça. Ils ont poussĂ© ça, mais ce n'est pas eux. Puis, je pense qu'il y a un dĂ©nominateur commun qui est dans ma vie qui est un peu la libertĂ© parce que j'ai choisi un mĂ©tier oĂč est-ce qu'entrepreneurs, on est quand mĂȘme un peu libre dans le sens que les rĂšgles, c'est nous qui les faisons.

 

(5:53 - 6:11)

Et j'ai choisi un type de vie. Si je regarde, c'est beaucoup ça un dénominateur commun, la liberté. Tu sais, quand on a créé la page Facebook en 2000, je me suis dit c'était quoi l'année que Facebook a commencé, on mettait des trucs qui nous décrivaient et tout ça, puis il est encore là.

 

(6:11 - 6:19)

Puis moi, c'était dare, oser. Dare, ok. D-A-R-E.

 

(6:19 - 6:42)

Oui. Puis c'est toujours, ça aussi, je trouve que ça me reprĂ©sente bien parce que j'ai toujours osĂ©, j'ai toujours essayĂ©, puis c'est quoi le pire qui peut arriver? La personne va dire non, ça ne marchera pas, mais au moins tu as essayĂ©. Fait que je suis une fille qui a essayĂ© mille et une affaires, puis en gĂ©nĂ©ral, ça a bien fonctionnĂ© quand mĂȘme, mes choix.

 

(6:42 - 6:55)

Puis sinon, tu apprends des échecs ou si ça n'a pas marché, tu sais. Mais j'ai tout le temps osé, foncé. Je suis une bélier, donc c'est ça.

 

(6:55 - 7:13)

Ça a tout le temps Ă©tĂ© un dĂ©nominateur pour moi de foncer, oser. Puis la libertĂ©, je te dirais que ça ressemble Ă  ça. J'adore parce que tu t'es dĂ©crit avec les caractĂ©ristiques, avec ce qui faisait ta force, ton unicitĂ©.

 

(7:14 - 7:24)

C'est une façon magnifique de se présenter. Merci. Tu te souviens-tu quand je t'ai contactée pour te parler de ça? Oui.

 

(7:25 - 7:47)

Ça a Ă©tĂ© quoi ta premiĂšre rĂ©action? T'en souviens-tu? J'ai Ă©tĂ© excessivement touchĂ©e parce qu'Ă©tant donnĂ© qu'on n'est pas proche, quand des gens me font des espĂšces de dĂ©clarations comme tu m'as faite, genre hey, tu m'inspires, moi je ne fais pas ça. Je ne suis pas sur l'espace public dans un but. Je n'ai pas d'objectif en fait.

 

(7:49 - 8:01)

Je partage juste ce que j'ai envie. Puis si ça peut inspirer des gens, parce que j'ai beaucoup de gens qui m'écrivent qui me disent hey, tu m'inspires à voyager seule, pour moi je suis comme wow. Wow.

 

(8:01 - 8:28)

Si je peux juste pousser deux, trois personnes, deux, trois, pas des centaines et des milliers, si je peux toucher deux personnes que ça va peut-ĂȘtre changer leur vie, pour ceux qui ne le savent pas aussi, je mets des pensĂ©es du jour tous les jours sur mes comptes, mĂ©dias sociaux, Facebook et Instagram. DerniĂšrement, il y a quelqu'un qui m'a dit, je voulais juste te dire comment tes pensĂ©es me font du bien et que je te trouve super inspirante. Non, mais lĂ  tu as dĂ©jĂ  rĂ©ussi ton objectif.

 

(8:29 - 8:51)

Tu en as deux là. C'est ça, pour moi, ça m'a énormément touchée de quelqu'un qu'on ne se connaissait pas super bien puis que tu t'ouvres à moi aussi dans ta vulnérabilité puis que tu me dises qu'en ce moment, c'est ça, tu vis ça, cette solitude-là, puis que tu l'apprivoises. Je la trouve dissonante.

 

(8:52 - 9:28)

Oui, puis moi j'adore parce qu'ensemble, on va te sortir, on va rendre ça positif cette solitude-là. Oui, puis aprÚs, on a beaucoup échangé, puis c'est rare que j'échange autant avec un invité en amont puisque j'essaie souvent de garder un peu cette naïveté-là, cette curiosité-là, mais c'est un sujet qui est tellement large. Puis je pense que c'est un sujet aussi qui est essentiel qu'on ait des discussions parce que les statistiques le montrent, il y a de plus en plus de gens.

 

(9:28 - 9:45)

Puis là, je veux juste faire un disclaimer, tu n'es pas experte en solitude, je ne suis pas experte en solitude. C'est vraiment une conversation. Oui, on s'est préparé, oui, on a regardé quelques trucs, mais c'est plus une conversation de deux femmes sur, OK, toi, comment tu le vis, puis partage-moi-le, tu sais.

 

(9:46 - 10:12)

Mais oui, je trouve que, j'ai comme l'impression que c'est essentiel parce que, tu sais, surtout, je parle beaucoup des transitions de vie dans mon podcast. Les gens qui se séparent, séparation, donc célibat, célibat, des fois, tu sais, moi, je suis passée d'une maison de cinq personnes en tout temps à une personne une semaine sur deux et deux personnes une semaine sur deux. Il y a beaucoup moins de brouhaha.

 

(10:13 - 10:55)

Et lĂ , comment on fait pour... Ce silence-lĂ . Oui. Comment tu deals avec ce silence-lĂ ? Est-ce qu'il faut le remplir? Est-ce qu'il faut le meubler? Est-ce que... Je voyais une... Je lisais une Ă©tude, puis une des statistiques qui m'a le plus flabbergastĂ©e dans la prĂ©paration de cet Ă©pisode-lĂ , c'Ă©tait que 77 %, dans une Ă©tude d'une Ă©cole Ă©lite, aux États-Unis, universitaire, 77 % des gens interrogĂ©s aimaient mieux avoir un Ă©lectrochoc que de passer 15 minutes avec leur pensĂ©e seule.

 

(10:56 - 11:27)

Tu vois, ça, ça m'interpelle. Pourquoi? Parce que je pense qu'on est dans... Je sais pas si... J'allais dire qu'on est dans une Ăšre, mais si t'es pas capable de rester seule avec toi-mĂȘme et tes pensĂ©es, si tes pensĂ©es prennent le dessus sur toi et que tu n'es pas capable de contrĂŽler tes pensĂ©es ou que t'es pas capable de les changer le point de vue, ça m'attriste, en fait. Parce qu'il y a rien de plus paisible que de passer 15 minutes avec toi-mĂȘme aussi, tu sais.

 

(11:27 - 11:45)

Puis, je vais faire juste deux parallĂšles par rapport Ă  ce que tu viens de dire, OK? Quand t'Ă©tais dans ta maison, avec tout le brouhaha, puis les enfants et tout, est-ce que tu rĂȘvais d'avoir du temps pour toi? Non. Quand t'avais le boulot dans le tapis... Non. Mais moi, je l'entends, OK? Oui, oui, je le sais.

 

(11:45 - 11:55)

J'ai entendu Ă  la radio une fille dire... On n'arrĂȘte pas de dire, « Ah, j'ai pas le temps, j'ai pas le temps, j'ai pas le temps. Si j'avais du temps... » Et lĂ , quand on a le temps, une semaine sur deux, quand on n'a pas les enfants, on est pris de panique. Oui.

 

(11:56 - 12:31)

Puis, je vais t'amener une autre, une autre vision, OK? Un week-end, disons ce week-end, OK? T'es seule, puis lĂ , tu paniques parce que t'es toute seule, OK? Mais si ton chum Ă©tait parti en voyage de pĂȘche et tes enfants Ă©taient au camp... Ça serait un delight. En quoi ce week-end-lĂ , ça serait un delight? Ah oui. Tu vois? LĂ , je l'ai prĂ©parĂ© comme... « Best week-end of my life! » Mais alors, pourquoi c'est pas ça que tu fais? C'est quoi la diffĂ©rence? Le discours interne.

 

(12:32 - 12:54)

Le discours interne, parce que, parce que, récemment, puis tu vois, j'ai beaucoup évolué juste en l'espace d'un mois avec mon expert en solitude, Kim Coach. Mais, il y a un mois, la premiÚre fin de semaine, j'étais supposée descendre à Québec. Finalement, ça a tombé à l'eau derniÚre minute.

 

(12:54 - 13:06)

J'avais pas de plan. Avec? J'avais pas envie non plus de commencer à écrire à du monde pour remplir, là. Tu sais, c'est pas le samedi que tu organises quelque chose, samedi aprÚs-midi.

 

(13:06 - 13:23)

Tu sais, avec tes amis, ça prend trois mois d'organiser quelque chose. Et je me suis dit, « OK, je vais ĂȘtre toute seule. » J'enjoyais, mais je me disais, dans ma tĂȘte, constamment, « Est-ce que t'es loser, Judith? Est-ce que t'es loser? » Et pourquoi tu te trouvais loser? T'as mĂȘme pas d'amis.

 

(13:24 - 13:40)

Genre, t'as pas d'amis, comme tu devrais ĂȘtre, tu sais, comme, ben, ça doit ĂȘtre que, pis lĂ , ça part, lĂ , tu dois ĂȘtre tellement lourde. T'as fait de chier tout le monde, t'sais, comme. Mais c'est pour ça que je dis, la petite voix, t'sais, quand j'ai dit le 15 minutes, c'Ă©tait pas capable d'ĂȘtre avec toi, mais c'est la petite voix qu'il faut que tu contrĂŽles.

 

(13:41 - 13:58)

Puis pourquoi, il faut que tu renverses le dialogue que tu as envers toi pis fasse comme, « Hey, wow! Quelle chance que j'ai d'avoir un week-end à moi! » T'sais, juste la perspective, t'sais. Je te donne un exemple qui peut ressembler au tien. Premier juillet, fait pas longtemps, là.

 

(13:58 - 14:05)

Fait 30 degrés. Fait super beau. Je regarde sur mon téléphone, le monde, ils sont en bateau, personne travaille, c'est le premier juillet.

 

(14:06 - 14:14)

Tout le monde est en bateau, blablabla, grosse affaire. Moi, je suis chez nous. Ça me tente mĂȘme pas d'aller dehors.

 

(14:15 - 14:25)

Ça m'est passĂ© 30 secondes de dire, « Hey, t'es louseux de passer la journĂ©e Ă  l'air conditionnĂ©, mais c'est ça que j'avais besoin. C'est ça que mon corps avait besoin. C'est ça que j'avais besoin.

 

(14:26 - 14:36)

Fait que quand mĂȘme que je me dis n'importe quoi, j'Ă©tais comme, « Ah, je pourrais-tu appeler un tel? » Ça me tente pas. Ça me tente pas de passer du temps avec personne. Mais je me culpabilisais parce qu'il faisait 30 degrĂ©s dehors.

 

(14:37 - 14:54)

Puis, tu vois, Ă  6h30, je suis partie, je suis allĂ©e jouer au pickleball, j'avais quand mĂȘme une activitĂ© dans ma journĂ©e, mais ça m'a nourrie cette journĂ©e-lĂ . Fait que tout est dans la perspective, mais je suis allĂ©e Ă  la mĂȘme place que toi. J'ai dit, lĂ , franchement, il fait 30 degrĂ©s, comment ça fait que t'es Ă  l'intĂ©rieur? Pourquoi tu restes Ă  la maison? Tu pourrais aller au gym, Ă  la terrasse, n'importe quoi, tu sais.

 

(14:54 - 15:07)

Ça a durĂ© combien de temps, ça? À 5 minutes. Moi, je
 Puis ça, ça, ça, il faut arrĂȘter de regarder ça, lĂ . Parce que lĂ , tu compares ta vie Ă  tout le monde puis tout le monde a une belle vie puis c'est plus le fun, mais il y a des journĂ©es que c'est toi qui as la belle vie puis c'est eux qui te regardent.

 

(15:07 - 15:24)

Tu comprends? Fait qu'il faut tellement mettre en perspective les choses. Tu sais, il y a des journĂ©es oĂč est-ce qu'on peut se sentir un peu loseux, mais il y a d'autres journĂ©es qu'on est comme « ma vie est incroyable ». Donc, ça ne peut pas ĂȘtre Disney tous les jours. Non, c'est ça.

 

(15:25 - 15:44)

Puis dans ce temps-là, j'étais obligée de relativiser puis j'étais comme « bien là, la fin de semaine passée, t'es allée avec tes amis en chalet puis aprÚs ça, t'as vu ton ami Vincent puis aprÚs ça, aujourd'hui, t'as parlé avec deux personnes. Fait que t'es pas une loser, je dis. » Voilà.

 

(15:44 - 15:53)

Mais c'était tough. Mais c'est là. Puis c'était tough, mais c'était parmi les premiÚres fois de ma vie que ça m'arrivait aussi.

 

(15:54 - 16:10)

Tu sais, c'est un... Oui. Parce que moi, en fait, toute ma vie, comme ce sentiment-là de solitude, il me faisait tellement peur puis c'est comme super péjoratif pour moi. Bien, il a fallu que je remplisse.

 

(16:10 - 16:19)

Remplisse de « date insignifiante », remplisse de comme... C'est tout redire. C'est tout redire. Mais là, j'ai plus l'énergie mentale de faire ces niaiseries-là.

 

(16:19 - 16:23)

J'embarque plus dans ces cas-lĂ . Bravo. Dans ces... Oui.

 

(16:23 - 16:40)

Bravo. Oui. Mais ça vient de oĂč, ça, quand tu te juges ou que t'avais peur de ça, ça vient d'oĂč? De la solitude, ça vient d'oĂč? Juste parce que tu l'as jamais expĂ©rimentĂ© ou parce que... Je l'ai jamais expĂ©rimentĂ©.

 

(16:40 - 16:55)

Quand t'Ă©tais jeune? Je suis... J'Ă©tais arrivĂ©e en appartement Ă  15 ans. Mais mĂȘme Ă  ça, j'avais des amis qui venaient comme colloques. Fait que j'ai tout le temps eu soit des colloques, soit des chums, soit les deux en mĂȘme temps.

 

(16:56 - 17:07)

Juste qu'il y a tant... Fait que j'ai comme... J'ai jamais habité seule. C'est la premiÚre fois de ma vie que j'habite seule avec mon fils. Fait que c'est toute une lumiÚre que je découvre.

 

(17:07 - 17:24)

Je ne sais pas pourquoi j'ai une vision. C'est pour ça que je demandais aux gens. Mais mettons notre amie, notre amie commune Florence, elle a la mĂȘme vision du mot solitude aussi pĂ©jorative que moi? Mais c'est Ă  cause que je pense que les gens ne connaissent pas la dĂ©finition de solitude.

 

(17:24 - 17:33)

Quelle est la définition de solitude? Alors, parce que... Là, tu as une nouvelle carriÚre devant toi, Marianne. Tu deviens ambassadrice de Pickleball. Tu ne te fermes pas à la trappe avec ton mot du Pickleball.

 

(17:35 - 17:39)

Et de solitude. Et de solitude. Parce que je pense que les termes, ils ne sont pas bons.

 

(17:40 - 17:50)

Parce qu'en anglais, je trouve que les termes sont meilleurs. Tu as solitude et tu as loneliness. Fait qu'on pourrait comparer ça Ă  ĂȘtre seule et solitude.

 

(17:50 - 17:59)

Et se sentir seule. Alors que j'ai regardé, puis se sentir seule, loneliness, c'est un manque. C'est une douleur.

 

(17:59 - 18:19)

C'est un vide. Si on regarde solitude, c'est un choix, c'est un état neutre ou positif propice à la réflexion et au ressourcement. Donc, pour moi, la solitude, c'est prendre du temps pour moi, pour passer du temps avec moi.

 

(18:20 - 18:30)

En faisant ça, t'es avec tes pensĂ©es, tu les observes, tu les regardes. Moi, j'ai du fun avec moi-mĂȘme. Moi, j'ai tout le temps que je suis la meilleure plus un.

 

(18:30 - 18:38)

Tu sais, passer un vendredi soir tout seul, je fais de la bouche, je danse chez nous. Moi, j'aime ça, passer du temps avec moi-mĂȘme. J'adore.

 

(18:39 - 18:56)

J'adore, j'adore, j'adore. Je me souviens trĂšs bien parce que j'ai rĂ©flĂ©chi beaucoup avec toi. Puis, je me souviens mĂȘme que j'avais un chum Ă  une Ă©poque et un soir, j'ai dit, sais-tu quoi? Rien compte toi.

 

(18:56 - 19:00)

J'ai besoin d'ĂȘtre seule ce soir. J'ai besoin d'ĂȘtre avec moi. J'ai besoin d'avoir une date avec moi.

 

(19:01 - 19:06)

J'ai ça depuis toujours. Quand j'étais jeune, je jouais seule. J'ai toujours eu besoin de nourrir.

 

(19:06 - 19:14)

MĂȘme si je suis une bĂ©bite sociale, je ne pourrais pas ĂȘtre toujours entourĂ©e des gens. À mon Ăąge, ça me vide. J'ai besoin de nourrir.

 

(19:15 - 19:23)

Pour nourrir, il faut que je passe du temps avec moi. Puis, je passe du temps avec des gens, mais je me suis rendu compte que je ne veux plus avec des gros groupes. Je veux du temps de qualité.

 

(19:23 - 19:29)

Je veux ĂȘtre avec une personne. Je veux du temps de qualitĂ©. Je ne peux plus m'Ă©tourdir comme avant.

 

(19:30 - 19:44)

Moi, je m'étourdissais beaucoup, beaucoup, beaucoup. Maintenant, de plus en plus, je protÚge cet espace-là en moi. Je me sens beaucoup plus ancrée aujourd'hui que je l'étais de 10 ou 15 ans.

 

(19:45 - 20:03)

Parce que j'apprivoise encore plus ce temps-là avec moi. J'adore ça quand tu dis... Tu sais, c'est juste ça que tu viens de dire. Mettons, moi, un vendredi soir, je vais mettre de la musique, je vais danser, je vais cuisiner pour moi.

 

(20:05 - 20:10)

Je dis, OK. C'est ça, le mindset? Je suis de bonne humeur. J'ai un smile.

 

(20:10 - 20:22)

Puis, je suis comme... Tu fais quoi, mettons? C'est quoi la méthodologie? Comment on fait? Tu te mets de la bonne musique. Puis là, tu te sÚtes dans ton mode comme si tu avais une date. Mais c'est avec toi.

 

(20:23 - 20:28)

Puis, c'est ça. Je cuisine, je danse en mĂȘme temps. Je vais Ă©couter mon film prĂ©fĂ©rĂ©.

 

(20:28 - 20:38)

Il y a des séries, des fois, que tu dis que ça ne plairait pas à quelqu'un, je vais l'écouter. Moi, j'aime beaucoup les documentaires et plein de choses. Je me fais plaisir.

 

(20:39 - 20:50)

Puis, il y a des soirées que, mettons, quand je suis en République dominicaine ou quoi que ce soit, je m'ennuie de mes amis. Là, je vais faire des FaceTime. Je vais appeler une couple d'amis comme ça.

 

(20:50 - 20:54)

Ça fait que je connecte. Il y a un autre mot qu'on n'a pas utilisĂ©. L'isolement.

 

(20:56 - 21:14)

Il y a isolement, ĂȘtre seul, loneliness et solitude. L'isolement, c'est Ă©videmment, peut-ĂȘtre nĂ©gatif si tu dis que tu ne t'isoles pas dans un... Peut-ĂȘtre qu'il y en a qui s'isolent et qui grandissent lĂ -dedans. Je ne sais pas, mais ça a Ă©tĂ© prouvĂ© qu'on a besoin des contacts avec d'autres humains.

 

(21:15 - 21:24)

Donc, ça fait partie de, pas de l'échelle de Maslow, mais quasiment. Oui, mais toutes les plus grandes études le disent. On est plus heureux si on est entouré.

 

(21:24 - 21:37)

En fait, ce n'est pas d'ĂȘtre entourĂ©. C'est la qualitĂ© de nos relations sociales qui dĂ©termine notre niveau de bonheur. Et ça, je peux dire que j'ai fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de mĂ©nage dans les derniĂšres annĂ©es.

 

(21:37 - 21:46)

Tu vois, admettons, il y a deux choses que je tiens Ă  prĂ©ciser. De un, c'est que ton mĂ©tier aussi, c'est d'ĂȘtre dans les relations de presse. Donc, tu as fait ça.

 

(21:47 - 21:59)

Oui, tu es une social butterfly, mais en plus, de connecter avec du monde et de parler avec 3 millions de personnes dans ta journĂ©e aussi. Il y a peut-ĂȘtre ça aussi, que justement, tu parles avec tellement de monde. Pas tant, parce que je travaille de chez moi.

 

(22:00 - 22:12)

Je ne parle pas tant de gens que ça. Non, mais toi, tu organises le party de la F1 de Saint-Antoine. Il ne faut pas que tu les appelles individuellement les influenceurs? Non, tout se fait par courriel.

 

(22:12 - 22:27)

C'est ce qui me permet de travailler Ă  distance. Quand j'Ă©tais en Ă©vĂ©nementiel, je rencontrais des gens, mais pas tant non plus. C'est sĂ»r qu'il y a des pĂ©riodes oĂč est-ce que tu vois plus de gens, mais c'est quand mĂȘme un mĂ©tier oĂč est-ce que je suis beaucoup devant mon ordinateur, seule.

 

(22:29 - 22:41)

Mais, je ramĂšne la bibitte sociale. Depuis l'Ăąge de 14 ans que je sors et toute ma jeunesse, je sors tous les soirs. J'ai fait des 5 Ă  7. Je vais voir un film.

 

(22:41 - 22:47)

Je suis trÚs sociale. Je fais beaucoup d'activités sociales. Ce n'est pas mon travail.

 

(22:48 - 22:57)

Peut-ĂȘtre que les deux se rejoignent, mais ce n'est pas Ă  cause du travail que je sors. J'Ă©tais toujours comme ça avant mĂȘme de faire ce mĂ©tier-lĂ . Je suis quelqu'un qui allait au théùtre.

 

(22:58 - 23:13)

J'adorais voir des spectacles. J'allais Ă  des festivals. Toujours, toujours, toujours, je suis curieuse.

 

J'aime ma ville. J'adore Montréal. Je veux aller voir toutes les expositions.

 

Je veux tout faire. Ça, ça a tout le temps Ă©tĂ© pour moi. Évidemment, tu ne le fais pas tout seul.

 

(23:14 - 23:41)

C'est le fun d'aller dans un festival avec des amis. J'adore ça, mais j'ai besoin de l'autre fin de semaine peut-ĂȘtre que solo Ă  la maison. Tu vois, dans les choses qui m'ont surprise et qui m'ont fait du bien dans nos premiĂšres conversations, c'est que moi, d'un point de vue extĂ©rieur, je pensais que tu Ă©tais tout le temps sur la go.

 

(23:42 - 23:58)

Et qu'est-ce que je t'ai rĂ©pondu quand tu m'as dit ça? Tu m'as dit non, vendredi, samedi soir, dimanche mĂȘme, cette semaine, je suis toute seule. Oui, j'ai dit que c'est the biggest misconception Ă  propos de moi. Je pense que les gens ont cette image de moi peut-ĂȘtre Ă  cause d'avant, mais que je suis... La Marianne est vraiment wild.

 

(24:00 - 24:27)

Si vous saviez, tous les soirs, Ă  9h30, je suis chez moi. Mais justement, c'est ça. Tu as tendance Ă  plus poster une story si tu vas au cinĂ©ma avec ton ami PO ou tu vas prendre un verre avec... Je ne ferais pas une story dans mon salon disant que... Je suis seule! Ça m'est dĂ©jĂ  arrivĂ© de dire que j'Ă©tais une trĂšs bonne plus un.

 

(24:28 - 24:43)

Seule. Je me souviens d'avoir déjà fait une story que j'avais une date avec moi ce soir et que je dois dire que je suis une excellente plus un. Mais tu sais, j'en parle pas de façon... C'est ça, les gens, quand ils sont seuls à la maison, c'est pas là qu'ils passent... Alors que tous les créateurs de contenu, ils en passent, les soirées de seuls.

 

(24:45 - 24:59)

Mais c'est ça, pour moi, ça vient de me dĂ©mocratiser. En tout cas, c'est venu me dĂ©mocratiser quand tu m'as dit... C'Ă©tait la fĂȘte, la F1. Je suis allĂ©e Ă  ton Ă©vĂ©nement le jeudi.

 

(25:01 - 25:13)

Puis, thank God, sinon, juste à cause des médias sociaux, je suis la plus grande loser du monde. Je suis pas au rythme, je suis pas ci, je suis pas ça. Alors que plein de gens sont à la maison cette fin de semaine-là.

 

(25:14 - 25:32)

Avec qui on se compare? Il y en a plein qui vivent la solitude. Plein qui se retrouvent seuls comme toi une semaine sur deux. Mais qu'est-ce qu'on regarde? On regarde ces gens qui sortent tous les soirs, qui font des trucs extraordinaires parce que souvent, ils sont invités par... plein de marques, plein de choses.

 

(25:33 - 25:56)

Une fois que tu me le dis, je me sens moins seule dans ma solitude. Et ça, ça te fait du bien de savoir que ça t'enlÚve le cÎté... Je pense que c'était une premiÚre étape dans... Je pense que la premiÚre étape c'était d'identifier OK, je vis cette solitude-là. Comment... Elle est pesante pour moi.

 

(25:59 - 26:28)

Comment... Tu sais, souvent, j'avais comme l'impression dans... J'avais comme l'impression que il fallait que... Pour apprendre Ă  ĂȘtre bien tout seule... En fait, OK. C'est vraiment techniquement que je me disais c'est que dans la derniĂšre relation que j'ai vĂ©cue dans la derniĂšre annĂ©e, j'Ă©tais avec quelqu'un qui Ă©tait beaucoup plus indĂ©pendant que moi, ce que j'avais connu par le passĂ©. Et ça m'a vraiment dĂ©stabilisĂ©e.

 

(26:28 - 27:42)

Moi qui venais de sortir d'une annĂ©e vraiment traumatisante, ça, ça lui a mis Ă©normĂ©ment de pression sur les Ă©paules Ă  lui, parce que j'Ă©tais extrĂȘmement nĂ©gligĂ©e. Et, suite Ă  cette relation-lĂ , je me suis dit... Je ne suis mĂȘme pas sĂ»re que lui l'a vĂ©cu comme ça, mais moi c'est comme ça que je l'ai vĂ©cu. Suite Ă  cette relation-lĂ , je me suis dit OK, mais je disais il faut que tu remplisses ta vie assez, parce que j'avais plus de job.

 

Il faut que tu remplisses ta vie assez, que quand la prochaine fois, tu vas rencontrer quelqu'un, tu vas ĂȘtre plus comblĂ©e. Mais la chose qui m'a surpris, c'est qu'au final, deux mois plus tard, je suis rendue dans un spot oĂč je me suis dit qu'il ne faut pas plus que je remplisse. Il faut que je sois confortable d'ĂȘtre juste moi, avec moi-mĂȘme.

 

Et voilĂ . Ça, c'est mon plus grand learning de cette pĂ©riode-lĂ . Et voilĂ .

 

Tu l'as nommĂ©. Parce que si t'es bien seule avec toi-mĂȘme, si t'es avec tes pensĂ©es, si t'es moins sĂ©cure, quoi que ce soit, tu vas ĂȘtre une meilleure partenaire. Parce que tu parlais de trigger.

 

(27:43 - 28:00)

Il y a beaucoup de trigger que tu vas avoir seule. Quand tu vas voyager tout seul, ah, OK, je me sens comme ça. Pourquoi je me sens comme ça? Fait qu'il y a quelque chose à travailler ça, puis à un moment donné, ça tombe, parce que tu les as comme vus, tu les as analysés un petit peu, puis là, tu fais OK, ben non, OK, là.

 

(28:00 - 28:17)

– As-tu un exemple concret de ça, mettons? Un genre de trigger que tu viens d'avoir dĂ©jĂ  vĂ©cu? – Ben, c'est sĂ»r que je me souviens de mon premier, j'essaie de penser de mon premier voyage seul, seul, seul en Australie. J'avais pas trouvĂ© ça Ă©vident. Puis je me souviens mĂȘme d'un soir Ă  Mexico que j'ai dit, ben, je vais aller manger dans un bar.

 

(28:18 - 28:33)

Puis un bar, tu sais, t'as le bartender qui est lĂ , tu l'ouvres, je dis, chances are ça va se passer, lĂ . – Oui, il y a une tĂ©lĂ© lĂ , il y a le bartender lĂ , il y a une personne lĂ , il y a une personne lĂ . – Puis je parlais pas espagnol Ă  l'Ă©poque, mais quand mĂȘme, je suis Ă  Mexico City, puis c'Ă©tait pas arrivĂ©.

 

(28:34 - 30:12)

Il y a pas eu de connexion pantoute autour de moi. Fait que regarde, tu sais quoi, le pire qui est arrivĂ©, c'est que, ben, j'ai pas, je suis allĂ©e manger tout seul au restaurant, puis je suis revenue chez nous, mais tu sais, comme, tu sais, t'espĂšres des fois qu'il va peut-ĂȘtre rencontrer des gens, tu vois. Puis je me souviens d'une autre fois, en... Ă  Bali.

 

– Mais, ok, fait que lĂ , mettons, tu sais, creusons celle-lĂ . Comment tu t'es sentie? C'Ă©tait de la dĂ©ception? C'Ă©tait de la honte? – Non, je te dirais plus que c'Ă©tait comme un peu, j'Ă©tais dĂ©pourvue de, ah, j'ai, ok, fait que, finalement, j'ai mangĂ© toute seule, tu sais, je pensais vraiment que tu sais, tu vas rentrer en contact avec des gens ou quoi que ce soit, fait que tu te sens... – Peut-ĂȘtre mĂȘme rencontrer un petit... – Ben oui, pourquoi pas? Mais je me suis sentie, tu sais, un petit peu seule. J'aurais pu utiliser le mot « loser », puis tu vois, j'avais pas, Ă  l'Ă©poque, j'avais pas de podcast, y'avait pas, tu sais, j'avais pas amenĂ©... – Peut-ĂȘtre toi, toi-mĂȘme, lĂ .

 

– Je pense que j'avais pas amenĂ© de livres ou quoi que ce soit, ça aussi, c'Ă©tait des petits trucs. Ouais, c'est des petits trucs, ça, qu'on peut donner d'apporter un livre, tu sais, justement, tes Ă©couteurs pour Ă©couter un podcast, ou quoi que ce soit, pour, justement, passer du temps si jamais y'a pas de rencontres qui se font. Puis, je me souviens, lĂ , cette autre fois, Ă  Bali, oĂč est-ce que, au dĂ©jeuner, j'Ă©tais en train de dĂ©jeuner, tout de suite, y'a eu un contact avec une autre dame, on s'est mis Ă  parler, fait que, tu sais, ça arrive, des fois, ça arrive pas que tu rentres en contact avec les autres, puis c'est des choses qui arrivent, donc fallait pas que je mette trop d'emphase sur « Hey, t'es loser, y'a personne qui te parle », ou quoi que ce soit, parce que, aprĂšs, c'est comme n'importe quoi, des fois, ça arrive, des fois, ça arrive pas, tu sais, c'est de la chimie, c'est des moments, puis c'est ça, fait qu'il faut pas... Tu sais, je dis toujours, c'est quoi le pire qui peut arriver? Ben, y'a personne qui te parle.

 

(30:13 - 31:05)

Tu rencontreras pas personne, c'est tout, tu vas passer une journĂ©e avec toi, tu sais. Puis, en plus, c'est comme... je sais mĂȘme pas si la percep... Ben, attends, j'ai le goĂ»t d'en rebondir sur ce que tu dis, puis moi, j'ai trĂšs peu voyagĂ© seule, ça m'est arrivĂ©, en fait, en rĂ©alitĂ©, une seule fois. Puis, c'Ă©tait l'annĂ©e passĂ©e, puis lĂ , j'avais vraiment besoin, tu sais, dans le sens que, lĂ , c'Ă©tait au pire de... aprĂšs que tout... ma relation venait d'imploser, qu'OK, ça venait de terminer, j'avais besoin d'aller, justement, au Mexique, aller voir de l'eau, puis je savais que j'allais pas ĂȘtre un delight, fait que de gĂ©rer quelqu'un, en plus, ça me tentait pas, mais, admettons, tu sais, je mangeais sur le bord de la plage, admettons, d'aller au resto le soir, comme... Chixiop, non.

 

(31:06 - 31:18)

Fait que le soir que je mangeais comme mon bol de ma guacamole et tout, ou je me commandais mĂȘme du room service. Mais non, d'un autre cĂŽtĂ©, j'Ă©tais pas dans une pĂ©riode de ma vie oĂč j'avais envie de connexion humaine. Non, j'aurais fait la mĂȘme chose que toi, lĂ .

 

(31:19 - 31:49)

Mais de me dire, comme, admettons, de voyager seule, puis de me dire, bien là, ce soir, je vais aller m'asseoir dans un... tu sais, en... en couple ou en groupe ou en amie, tu sais, je suis la premiÚre qui va regarder, c'est quoi les restos les plus cools, puis ça. Si je voyage seule, aucune chance sur un million que je fais ça. Mettons, irais-tu manger dans un... dans un restaurant gastronomique, seule? Je suis plus, tu vois, en voyage, je remarque que je préfÚre le midi.

 

(31:50 - 32:36)

Je trouvais que souvent, des restaurants que je m'étais faite une liste, là, j'y vais plus en aprÚs-midi. Puis à ce moment-là, on dirait que ça me... on dirait que ça me dérange moins. Puis je suis un peu plus comme ton style, le soir, je me fais à manger à mon appartement ou quoi que ce soit, parce que moi, je bois pas d'alcool, donc aller prendre un verre, se rater un verre, c'est pas ça.

 

Fait qu'Ă  moins qu'il y ait un spectacle ou quelque chose, je vais peut-ĂȘtre me forcer Ă  sortir, mais sinon, tu sais, dĂ©gustation, le cinq services, toute seule au restaurant, un soir. Non, mais peut-ĂȘtre un midi. Je le ferais toute seule, puis quand je suis allĂ©e au PĂ©rou, j'ai voyagĂ© avec une autre fille qui a fait plein de michelin seule, puis j'Ă©tais comme, wow! Tu fais des cinq services, six services toute seule.

 

– Mais lĂ , mettons, est-ce qu'elle avait un livre on the side? – Ouais, ouais. Mais quand mĂȘme. Fait que ça, tu vois, moi, ça m'impressionnait.

 

(32:36 - 32:41)

– C'est deux heures et demie, mettons, Ă  manger avec toi-mĂȘme. – Puis j'Ă©tais comme, ça m'impressionnait. Puis justement, t'as le regard des autres.

 

(32:42 - 32:48)

C'est ça le pire, hein? C'est pas toi. C'est le regard des autres. – C'est moi manger tout seul chez nous, je me dĂ©brouille.

 

(32:48 - 33:30)

Ben non, moi, c'est ça. – Puis d'ailleurs, je reproche un peu au restaurant de pas penser aux gens seuls, parce qu'ĂȘtre autour d'une table seule, c'est un peu confrontant, alors que ceux qui pensent Ă  mettre des counters, des bars, ben c'est bien plus sympathique. Parce que dĂ©jĂ , je peux interagir avec le bartender et parfois un couple qui est Ă  cĂŽtĂ©, puis lĂ , ou quelqu'un d'autre, puis lĂ , tu sais, « Ah, d'oĂč vous venez? » Pis tant, tant, tant.

 

Tandis que je me souviens, une de mes amies, elle avait écrit à ma née, « Quand t'es solo, t'es tellement maltraité. » Il y avait donné une table vraiment prÚs de la cuisine, dans le fond. Il y a quelque chose à... Puis Trevor Noah en avait parlé que la société est pas faite pour un.

 

(33:30 - 33:35)

– Ouais. – On est toujours considĂ©rĂ© en deux. – Ouais.

 

(33:35 - 33:55)

– Ta chambre d'hĂŽtel, elle va te coĂ»ter plus cher, parce que t'es un. Des rĂ©servations, t'sais, t'es invitĂ© Ă  un mariage, t'sais, vas-tu tout seul ou... Normalement, tu y vas Ă  deux, t'sais. Fait qu'il y a ce stigma un peu de la sociĂ©tĂ© qui veut pas vraiment... Moi, je trouve que... – On vit ce chiffre-lĂ  gĂ©nĂ©rationnel, j'ai l'impression, sous nos yeux, prĂ©sentement.

 

(33:55 - 34:05)

– Exactement. Puis je pense que le malaise, peut-ĂȘtre, je sais pas que tu ressens aussi, vient peut-ĂȘtre du stigma social. Moi, j'ai Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă  ce stigma-lĂ .

 

(34:07 - 34:20)

T'sais, Ă  un moment donnĂ©, tous tes amis sont en couple, ils ont des enfants et tout ça. Puis lĂ , c'est « Ah, la pauvre Marianne, c'est libataire, t'sais. » – Bien, tu me parlais mĂȘme, c'est pas toi qui me disais... Bien, c'est pas toi.

 

(34:20 - 34:38)

C'est clairement toi qui me disais ça. Mais que t'avais, mettons, t'sais, que tes amis avec des enfants, ils annonçaient des anniversaires, puis qu'ils avaient prĂ©sumĂ© « Bien, on va pas inviter Marianne, qu'elle a pas d'enfants, ça va pas l'intĂ©resser. » – C'Ă©tait la fĂȘte d'enfants, d'un enfant d'une de mes amies, puis je vois toutes les photos, puis tout le monde Ă©tait lĂ .

 

(34:38 - 34:53)

Tout le monde. Toutes mes amies Ă©taient lĂ . Puis lĂ , j'ai pas pu m'empĂȘcher de lui passer les commentaires, genre « Mais pourquoi tu m'as pas invitĂ©e? » Puis je pense que ça t'aurait pas intĂ©ressĂ© de venir, t'sais.

 

(34:54 - 35:00)

Puis je suis comme « Laisse-moi le choix. » T'sais. Puis mĂȘme, je vois des amis Ă  moi faire des « double dates » avec d'autres couples.

 

(35:02 - 35:27)

Puis je suis comme « C'est quand mĂȘme drĂŽle que moi, ils m'invitent pas Ă  souper Ă  la maison, ou ils m'invitent pas Ă ... « Ah, on va-tu au restaurant ensemble? » – Parce que les filles vont jaser du sujet de filles, puis les gars, ils vont jaser... – C'est encore drĂŽle, je peux parler de beaucoup de choses qui intĂ©ressent les gars. – Non, je sais, je sais. Mais je te partageais cet exemple-lĂ  oĂč je devais aller faire une fĂȘte de campagne avec ma meilleure amie, puis son chum, qui est un de mes trĂšs bons amis aussi dans la vie, et mon ex.

 

(35:27 - 35:51)

Puis quand... Puis nos enfants, mais... Puis mĂȘme moi, j'Ă©tais comme « Bien lĂ , on va pas partir les trois adultes, les trois enfants, ensemble? » – Pourquoi pas? – Bien, parce que je me suis dit « Julien, il va s'emmerder, lui, t'sais. Puis pourtant, j'ai quasiment plus de chuchotes de conversation, t'sais, c'est un gars de business aussi, c'est un banquier qui capote sur l'entrepreneuriat. Moi puis Julien, tu nous laisses parler, puis on va parler pendant des heures.

 

(35:52 - 36:00)

T'sais, bon. Mes connaissances de demi-deuves et rendus sont vraiment plus limitées, là. Je pense que c'est un gros thing présentement, mais c'est ça, t'sais.

 

(36:01 - 36:23)

Fait que c'est moi-mĂȘme qui a cancellĂ© parce que j'Ă©tais comme « Bien, j'ai pas de plus-one, fait n'y allons pas. » – Puis t'aurais-tu, si t'avais nommĂ© la chose Ă  ton amie, puis elle lui disait
 – Ah, j'ai nommĂ©, puis elle me disait « Ah oui, je sais, moi aussi, je vivais cet inconfort-lĂ . » Mais tu vois
 – IntĂ©ressant qu'elle le vivait pour elle ou elle le vivait pour toi, cet inconfort.

 

(36:24 - 37:03)

– Peut-ĂȘtre pour son champ, moi. T'sais, de jouer au CNES, t'sais, c'est ça, mais en fait, c'est parce que on Ă©tait supposĂ©s d'ĂȘtre quatre plus trois enfants, puis ça, ça a changĂ©. – Ouais, c'est ça, peut-ĂȘtre que j'Ă©tais un peu dans la pĂ©riode un peu chiante que je rĂ©pĂšte les mĂȘmes choses en boucle.

 

– Parce que moi, je vais t'avouer une chose, j'ai fait Burning Man avec un couple. – Ah oui? – T'sais, la premiĂšre fois que je suis allĂ©e Ă  Burning Man
 – Ah, mon Dieu! – 2004. – Ah! – Genre, ouais.

 

– Bien voyons! – Ouais, 2004-2006. Puis en 2004, Westfalia
 – Je savais mĂȘme pas que ça existait depuis 600 ans que ça. – Ah oui, ça fait 60 ans.

 

(37:04 - 37:17)

– Ah oui, OK. Donc, j'ai fait Burning Man avec un couple dans un Westfalia. Puis il y a jamais
 T'sais, il y a jamais eu le malaise, je me suis jamais sentie third wheel.

 

(37:19 - 38:30)

Fait qu'il y a ça aussi, c'est de pas toi t'exclure, je dis toi, toi, lĂ , mais que la personne qui est la
 le third wheel, mais aprĂšs ça, c'est encore une fois ton regard face Ă  la chose, plutĂŽt dire « Hey, je m'en vais avec deux de mes chums Ă  Burning Man. » Et puis ça adonne que ça va ĂȘtre ensemble, tu comprends? Moi, je trouve que la vie, lĂ , c'est la vision que t'as. C'est la perspective que tu donnes aux choses.

 

À partir du moment oĂč tu changes cette perspective-lĂ , ta vie va changer. Je veux dire, de prendre une situation malencontreuse, faire comme « OK, c'Ă©tait pas prĂ©vu que je passe la fin de semaine tout seul, mais lĂ , je suis tout seul. Je sais pas si ça me tente d'ĂȘtre tout seul en fin de semaine, mais bon, on va vĂ©rer ça, que ça va ĂȘtre le fun.

 

Qu'est-ce que je ferais si j'Ă©tais avec quelqu'un? OK, j'irais faire du vĂ©lo, j'irais au cinĂ©ma. Ah, je voulais aller au pied du courant, c'est les feux d'artifice ce soir. OK, fais-le! — HĂ©, mon Dieu! Mais justement, les feux d'artifice, quel sujet sensible chez moi? Est-ce que je t'en ai parlĂ©? Moi, lĂ , je suis la plus grande fan des feux d'artifice de toute l'histoire de l'humanitĂ©.

 

(38:30 - 38:43)

J'adore ça. Ma mÚre, elle m'amenait voir les feux. J'habitais à Longueuil à l'époque.

 

On marchait sur le pont Jacques-Cartier. C'est super nostalgique pour moi. Et j'habite, en face du parc La Fontaine, j'habite à cinq critiques minutes des feux d'artifice électrique.

 

(38:46 - 38:55)

Et à... T'sais, ça fait deux semaines, là. Ça fait deux semaines que je les entends de chez nous, pis que je suis comme... — Des filles, tu dois y aller avant la fin. — OK, j'aime ça.

 

(38:56 - 39:13)

Mais c'est quand on est... C'Ă©tait hier. C'Ă©tait hier? — Chaque mercredi pis samedi ou dimanche, je me souviens plus, lĂ . — OK.

 

— On n'est pas commanditĂ©s par l'Auto-QuĂ©bec. — Mais... Pis c'est pas toi qui m'avais donnĂ© le truc qu'une amie te parlait qu'elle voulait aller dans un festival. — Elle restait Ă  deux coins de rue.

 

(39:13 - 39:34)

Du quartier des spectacles. Pis elle était comme « Ouais, ça me tente tout le temps d'y aller, mais là, je sais jamais personne avec qui y aller. » Pis tout ça.

 

Pis j'étais comme... Pourquoi tu pars pas en marchant? Tu mets tes écouteurs, t'écoutes de la musique, un podcast, tu marches. Jusque là. Rendu là-bas, tu vois qu'est-ce qui se passe, pis au pire, tu reviens chez toi.

 

(39:35 - 39:46)

Petit exercice facile. Juste partir de chez toi, prendre une marche. Tu donnes une destination oĂč tu fais juste prendre une marche, mais mettons, dans ce cas-ci, le festival.

 

(39:47 - 40:24)

Tu te rends. Peut-ĂȘtre que tu vas rencontrer du monde. Peut-ĂȘtre que tu vas croiser du monde que tu connais.

 

Peut-ĂȘtre que tu vas dĂ©couvrir un band qui va complĂštement changer ta vie. Mais je reviens Ă  mon mot « oser ». Il faut sortir de notre zone de confort. Pis il faut aller, il faut revenir Ă  ce qu'on faisait avant cette chose.

 

Donc, connecter avec les gens. De marcher dans la rue pis faire « Bonjour ». Ou juste un petit sourire. Tu sais, avant-hier, j'étais au restaurant, il y a un gars qui était à une autre table, pis c'est comme un sourire.

 

(40:24 - 40:37)

— Et là, vous avez... Non, non. — Aussi simple que ça, il n'y a pas... Mais juste saluer les gens, sourire aux gens. Juste revenir avant cette chose-là qui nous rend insociables maintenant.

 

(40:38 - 40:46)

— Tu vois, une de mes choses prĂ©fĂ©rĂ©es de toute l'histoire de l'humanitĂ©, aprĂšs... — Les feux d'artifice. — Ouais, Ă©galitĂ© avec les feux d'artifice. C'est un bar d'aĂ©roport.

 

(40:46 - 41:22)

— IntĂ©ressant. — Mais tu vois, j'aurais jamais cette... Mais tu sais, dans un bar d'aĂ©roport, on dit que c'est socialement acceptable. Of course que je voyage dessus, je suis en business, whatever, comme... Pis je trouve que c'est tellement intemporel, pis que tu rencontres du monde, pis c'est comme si... Tu sais, il y avait comme un... Tu sais, c'est comme si pour moi, si le tri, la sĂ©lection naturelle des gens qui voyagent est dĂ©jĂ  faite, parce qu'on est l'autre bord des douanes, fait que... — Pis je trouve peut-ĂȘtre qu'il y a plus un dĂ©nominateur commun avec toi, il y a peut-ĂȘtre plus un... — Oui, oui, c'est ça.

 

(41:23 - 42:52)

Mais j'ai eu des super belles conversations dans des bars de... pis tu sais, pas pas alcoolisĂ©, lĂ , dans le sens que tu sais, prendre une biĂšre, pis jaser avec quelqu'un, mais... — Mais pourquoi tu t'imagines pas... — J'aurais jamais fait ça en arriĂšre. — Mais pourquoi tu t'imagines pas en voyage, quand t'arrives dans un bar d'un restaurant, pis je suis dans un bar d'aĂ©roport, pourquoi tu m'imagines pas ça? — Ben non, je sais. — Juste ça.

 

À MontrĂ©al, je me sens, des fois je mets mes lunettes de touriste, pis je me promĂšne Ă  MontrĂ©al comme si j'Ă©tais pas dans ma ville. Pis je fais comme... Wow! C'est dommage, le fun de MontrĂ©al, tu sais, comme quand les rues sont fermĂ©es, pis que tu te promĂšnes, il y a un show Ă  telle coinerie, pis lĂ ... Pis lĂ , tu fais wow! Pis lĂ , mais finalement, tu parles avec du monde, « Hey, d'oĂč tu viens? » Parce qu'il y a plein de touristes l'Ă©tĂ© Ă  MontrĂ©al. Juste d'entrer en contact avec les gens, juste de dire « Hey, t'arrives, vous venez de oĂč? » Moi, c'est juste ça.

 

Il faut que tu sortes de ta zone de confort, pis cette perspective-lĂ  de bar d'aĂ©roport, que tu l'appliques Ă  plein d'endroits. — Est-ce que tu dirais que c'est quelque chose que... t'es devenue comme meilleure avec le temps? Ou... — C'est... Mais premiĂšrement... — Pour ceux qui Ă©coutent, c'est vague. — Bien, comme je t'ai dit depuis que je suis toute petite, que moi, j'aime la solitude, malgrĂ© le fait que je suis bien entourĂ©e, pis c'est peut-ĂȘtre parce que je suis bien entourĂ©e que je suis capable d'avoir la solitude.

 

(42:52 - 43:14)

Je sais pas si quelqu'un qui a pas beaucoup d'amis qui a... J'ai cette chance-lĂ , moi, mais je sais pas comment il vit la solitude Ă  ce moment-lĂ . Ça, je peux pas parler pour une personne qui vit ça, mais je pense que c'est mon Ă©quilibre qui me permet d'apprĂ©cier Ă©normĂ©ment ma solitude. Pis moi aussi, j'ai vĂ©cu un vertige aprĂšs ma derniĂšre sĂ©paration.

 

(43:14 - 43:39)

Ça a Ă©tĂ© excessivement difficile. Du jour au lendemain, tes plans... Tu veux partir en voyage, mais lĂ , j'ai pas personne avec qui partir en voyage. LĂ , je veux aller une fin de semaine... — T'es supposĂ©e ĂȘtre Ă  Coldplay dans deux jours, Ă  Toronto.

 

— Non, mais c'est ça. Donc, tout ce que t'avais planifiĂ©, les plans... — Tout change. — Ce que t'as ressenti est complĂštement normal, parce que sortir d'une relation, il y a un dĂ©sĂ©quilibre total.

 

(43:40 - 43:56)

C'est pas vrai que ça prend une semaine pour que tu fasses ça. OK, oui, je vais apprivoiser la solitude, tu sais. C'est comme avoir un enfant, OK? Ça change ta vie, avoir un enfant.

 

Tu t'adaptes pas Ă  une semaine. Ben, la solitude, c'est la mĂȘme chose. Mais tu trouves des petits outils, des petites victoires.

 

(43:57 - 44:17)

Si je peux me permettre, tu m'as racontĂ© la fois que t'es partie en vĂ©lo toute seule. — Oui. — Pis que jamais t'aurais fait ça avant.

 

— Non. — Je sais pas si tu veux le raconter. — Oui, absolument.

 

Ben... — DerniĂšrement. — Oui, oui, derniĂšrement, pendant qu'on avait cette conversation-lĂ , justement. Donc, je fais du vĂ©lo de route, on and off.

 

(44:17 - 44:29)

Je suis pas une grande cycliste, mais avec mon gros Pat. Pat, c'était un vrai cycliste. Fait que quand il en faisait avec moi, lui, t'sais, il roulait 35 km heure.

 

(44:30 - 44:50)

Donc là, il en fait avec moi. Je roule à 26-27. — Toi, tu sens la pression de devoir suivre.

 

— C'est pas tout Ă  fait le mĂȘme space. Fait que, t'sais, oui, j'avais beaucoup de fun, mais moi, j'Ă©tais tout le temps en train de pousser, pis lui, je savais que lui, il Ă©tait un peu bored, mĂȘme s'il aimait ça faire du vĂ©lo avec moi. L'autre extrĂȘme, c'est que j'en fais avec mon fils.

 

(44:51 - 45:08)

Mais là, c'est moi qui est bored. Je m'épanouis, là. Mais à la tente de partir toute seule, mais ça a de l'air full bébé, ce que je dis, là, mais de partir toute seule, t'sais, c'est comme si c'était comme mon shield, mon fils.

 

(45:09 - 45:22)

Pis là, c'est parce que tu vas te clipper, pis t'sais, c'était comme d'un coup qu'il arrive quelque chose, t'sais. Mais pourtant, t'sais, c'est moi l'adulte responsable avec mon fils, là. Et j'ai vraiment paniqué avant de partir.

 

(45:23 - 45:32)

T'sais, pendant une heure, j'étais comme, t'sais, j'étais driver, là. J'étais comme, t'sais, tu fais les étapes, là. Tu mets ton kit, tu mets si tu remplis ta bouteille d'eau.

 

(45:32 - 45:43)

— Est-ce que tu t'Ă©tais donnĂ© une destination? — Oui. Mon parcours Ă©tait fait. Je savais, je voulais partir du plateau, aller descendre dans le Vieux-Port, Canal-la-Chine, remonter, passer le pont de Glaconcord, revenir par lĂ -bas.

 

(45:43 - 46:11)

Mon itinĂ©raire Ă©tait fait. Mais j'ai eu les yeux pleins d'eau, pis j'allais bien, lĂ , dans le sens que c'est pas comme si... Non, non, j'Ă©tais... t'sais, c'Ă©tait une belle journĂ©e, j'Ă©tais de bonne humeur, mais juste de surmonter cette peur-lĂ , de faire ça. Mais aprĂšs ça, ben, mĂȘme pas aprĂšs la beautĂ© de ça que je me suis rendue compte, c'est que j'allais Ă  mon rythme.

 

(46:12 - 46:19)

C'était 100 % moi. J'avais mes écouteurs avec de la musique. Un écouteur avec de la musique.

 

(46:20 - 46:25)

C'était mon moment moi. Je voyais Montréal. Je faisais l'itinéraire que je voulais.

 

(46:25 - 46:33)

J'avais pas de pression, que je grimpe pas assez vite. Pis je n'étais pas en train de tirer quelqu'un. C'était mon pace à moi.

 

(46:33 - 46:49)

J'ai adoré tout de ce moment-là. Et aprÚs, j'étais vraiment sur un high. Tu vois, mettons, aller au yoga, tout seule, je suis vraiment correcte.

 

T'sais, m'entraßner tout seule, vraiment correcte. Je sais pas pourquoi j'associais comme ça. C'était comme une peur d'y aller toute seule.

 

(46:50 - 47:13)

J'Ă©tais vraiment fiĂšre de moi. Pis y'a des gens qui pourraient relate par rapport Ă  quelque chose d'autre que le vĂ©lo, t'sais. Comme ça peut ĂȘtre de voyager, mais ça peut ĂȘtre plein d'autres activitĂ©s.

 

Jouer au baseball tout seul, c'est vraiment le fun. Mais, pis t'sais, mettons, tu vois la différence entre quand t'es partie, pis la fin. La fierté.

 

(47:13 - 47:19)

Ouais. Fait que, t'sais, je voudrais juste que les gens retiennent ça. Si ils écoutent une partie du podcast, là, ça serait ça.

 

(47:20 - 47:50)

C'est comment t'as peur, t'as vaincu ta peur, pis Ă  la fin t'Ă©tais remplie de bonheur, tu vois, et de fiertĂ© parce que t'avais vĂ©cu ça. Fait que si tu peux vaincre ça, aprĂšs ça, la prochaine fois que tu vas voyager seule, ou la prochaine fois que tu vas faire d'autres choses, tu vas dire, ok, j'ai osĂ©, lĂ . Pis chances are, ça risque d'ĂȘtre le fun.

 

T'sais, je veux dire, le pire qui peut arriver, comme mon souper à Mexico, j'ai pas parlé à personne. Est-ce que tu craves? Non. Ben non.

 

(47:51 - 48:28)

Pis, je sais qu'il y a des gens qui sont entourés de gens, et qui vivent aussi du loneliness. T'sais, tu peux te sentir seule avec des gens. Fait que, faut juste comme, t'sais, y'a pas de situation idéale, t'sais.

 

Y'a des moments oĂč est-ce que je me sens seule. Mais je me souviens que quand j'Ă©tais en couple, ou quand j'Ă©tais avec des amis, je me sens seule aussi. Fait qu'il faut juste faire attention Ă  ce que c'est pas tout le temps, t'es pas tout le temps dans le tapis, mais l'important c'est que en gĂ©nĂ©ral, t'es bien avec toi-mĂȘme, t'sais.

 

(48:28 - 48:57)

Pis c'est ça la grosse diffĂ©rence. Moi je suis beaucoup plus, y'a beaucoup plus de paix dans ma vie, aujourd'hui, que, je sais pas, 10 ans, t'sais, je rĂ©gularise beaucoup plus mes Ă©motions aujourd'hui qu'avant. – Mais tu vois, ça c'est super intĂ©ressant, parce que j'Ă©coutais un Ă©pisode de Balado ce matin, c'Ă©tait un 20 minutes, ça s'appelle « The Mindset Mentor », pis c'est justement « Appreciating Loneliness », quelque chose du genre, donc on pourra mettre le lien dans les liens.

 

(48:59 - 51:37)

C'est vraiment un trĂšs bon Ă©pisode, pis... – Je devais l'Ă©couter. – C'est 20 minutes. Et ce qu'il disait, c'est que cette peur-lĂ  de la solitude, c'est parce que justement, elle laisse de la place Ă  laisser sortir tes pensĂ©es, te ramasser avec toi-mĂȘme, plus si t'as de la colĂšre qui est refoulĂ©e, ou de la tristesse qui est refoulĂ©e, ou de la honte que tu vis Ă  l'intĂ©rieur de toi, de passer du temps seul, ça va la refaire sortir, mais c'est aussi... Il parait que la solitude, c'Ă©tait excellent pour devenir beaucoup plus « self-aware », dans le sens que quand t'es en constant contact avec les gens, ou en constante simulation, t'as pas le temps de process les choses que t'as dit, les interactions, etc., tandis que quand tu prends le temps d'ĂȘtre seul avec toi-mĂȘme, ben t'as le temps de tout processer ça, fait que ton « self-awareness » augmente de maniĂšre drastique quand mĂȘme, pis je trouve ça vraiment intĂ©ressant, c'est vrai que c'est vraiment avec nous-mĂȘmes qu'on peut... Mais ça peut ĂȘtre trĂšs... ça peut ĂȘtre trĂšs inconfortable, justement, de les processer, toutes ces Ă©motions-lĂ .

 

J'ai mĂȘme lu, il faudrait que je cherche, mais que mĂȘme pour les gens qui sont des anxieux, si tu passes du temps seul, pis que justement t'arrives Ă  gĂ©rer tes pensĂ©es, les gens sont moins anxieux ceux qui passent plus de temps seul, solitude, ils arrivent Ă  plus gĂ©rer leur anxiĂ©tĂ©. Fait qu'il y a beaucoup de bienfaits si tu fais un peu le travail aussi, parce que si tu fais juste fuir tes pensĂ©es, mais moi je trouve que j'ai... je grandis beaucoup Ă  passer du temps avec moi-mĂȘme, pis je fais beaucoup d'introspection, je suis vraiment une personne qui veut devenir une meilleure personne, donc je questionne, mĂȘme avec mes amis je pose des questions des fois, pis mes amis sont extraordinaires parce qu'ils sont capables de me dire des affaires, ils sont capables de me dire « Hey, t'es rochante! » « Hey, ta-ta-ta! » Pis je le prends super bien, pis moi je sais que ça sera pas une surprise, mais moi le livre ou le podcast Let Them a changĂ© beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup ma vie, parce que moi je suis comme une... il y a un livre, pis je me souviens, pis c'est « Quoi, lequel? » qui te donnait les types de personnalitĂ©s que tu Ă©tais, et moi je suis une fixer. Moi, je vais rĂ©gler les problĂšmes de tout le monde.

 

(51:39 - 52:13)

Si je m'arrive avec un problĂšme, je vais rĂ©gler la solution, tu sais, comme... quelqu'un vient juste de dire « Hey, ça serait le fun d'organiser un 5 Ă  7, j'ai dĂ©jĂ  envoyĂ© une invitation, un Google, j'ai trouvĂ© la place, ça a mĂȘme pas pris 5 minutes. » Tu comprends-tu? Pour moi, Ă  cause que c'est facile, c'est comme une dĂ©formation professionnelle, tu vois? Pis je pense que aussi les gens s'attendent Ă , pis si je ramĂšne ça Ă  l'amitiĂ©, si on saute les anniversaires, on se voit pas. Fait que souvent l'anniversaire de quelqu'un, c'est moi qui va faire « Hey, sors-moi tes dates, sors-moi tes dates de « Quand est-ce que t'es libre? » AprĂšs ça, j'Ă©cris aux autres, pis bouclez-les dans votre agenda.

 

(52:13 - 52:24)

Si on fait pas ça, on se voit pas. C'est ça la réalité. Fait que moi, si j'entretiens autant mes amitiés, c'est que je boucle, j'appelle, je boucle, tu sais, je fais l'effort, c'est un travail l'amitié.

 

(52:24 - 52:31)

C'est de créer les liens et de perdurer les liens, c'est un travail. Tu peux pas dire « Ah, on va se croiser. » Non, ça n'arrive pas, ces choses-là.

 

(52:32 - 53:00)

Je veux dire, si les gens que t'aimes, tu veux les entretenir, pis parenthÚse, excuse, on a bifurqué, à mes 50 ans, je m'étais rendu compte que j'avais perdu contact avec beaucoup de gens. Parce que la vie, parce que le travail, parce que les enfants, parce que... Pis j'ai écrit à 50 personnes, pis j'ai fait « Je te demande un moment dans l'année. Tu choisis la date, tu choisis l'activité, pis j'y dis.

 

(53:00 - 53:17)

On fait quelque chose. » Y'en a que ça a Ă©tĂ© un pique-nique, un lunch, y'en a qu'on est allĂ© tirer oĂč... Comment on appelle ça? De l'arc. Y'en a qu'on m'a invitĂ©e Ă  voir le spectacle de Robert Lepage, y'en a qu'on est partie en voyage, peu importe.

 

(53:18 - 53:26)

Pis y'en a un, entre autres, que c'Ă©tait vraiment un bon ami, pis que ça faisait deux ans qu'on s'Ă©tait pas vus. Pis lĂ , depuis, on se voit de plus. Ça a reparti.

 

(53:27 - 53:37)

Fait que c'est un travail, l'amitié. Si tu veux entretenir les liens, pis s'il y a des gens qui se sentent seuls, reconnectez. Envoie le courriel.

 

(53:38 - 53:47)

Écris sur Facebook. « Hey, ça te tenterait-tu? Ça fait longtemps qu'on s'est vus. T'aurais-tu le temps pour un lunch, un cafĂ©? » Si y'a personne, elle a pas de rĂ©ceptivitĂ©, regarde, t'aurais essayĂ©.

 

(53:48 - 54:04)

Pis faut pas que tu sois déçue. Mais sur toute la gang que tu vas essayer, y'en a sûrement que tu vas retrouver, pis sinon on se fait des nouveaux amis aussi à notre ùge. Fait que, c'est ça, mais là je me souviens plus de ta question originale, c'était quoi? Tu me demandais quoi avant que je parte? Ah, le let them.

 

(54:05 - 54:20)

Fait que, la fixer en moi a comme appris à lùcher prise, pis je lùche prise sur plein de choses dans ma vie. Pis let them, c'est pas lùcher prise, là, mais je vous le résume assez vite. Mais, la réaction des autres ne nous appartiennent pas.

 

(54:21 - 54:32)

J'ai pas besoin de régler. Je peux avoir une bonne écoute, mais je n'ai plus à régler tout autour de moi. Pis je me vois encore, souvent, avoir le réflexe.

 

(54:33 - 54:54)

Pis aprÚs ça, je me retiens. Fait que, est-ce que t'as besoin de mon aide? Est-ce que tu voudrais que je t'aide? Est-ce que tu veux que je m'en occupe? Mais sinon, je laisse les autres organiser, je laisse les autres faire. Mais pour moi, ça, c'est un game changer, mais je me vois encore.

 

(54:54 - 55:15)

C'est pas quelque chose qui va disparaßtre du jour au lendemain, mais j'ai beaucoup, beaucoup ralenti. Je me suis beaucoup enlevé cette pression-là, si je peux dire. c'est ça.

 

Fait que pour moi, let them, depuis dĂ©cembre, a changĂ© complĂštement ma vie. Pis je vois vraiment tous les gens qui, je l'ai rĂ©fĂ©rĂ©. Je l'ai mĂȘme pas lu, son livre.

 

(55:16 - 55:42)

Écoute le podcast. Mais tout le monde, Ă©coute, j'ai dĂ» au moins le dire Ă  cinquante personnes. Les cinquante personnes de ta cinquantiĂšme annĂ©e.

 

C'est ça, et que tout le monde, j'Ă©tais en train de l'Ă©couter pis j'ai Ă©crit Ă  plein, plein, plein d'amis, j'ai envoyĂ© le lien, j'ai envoyĂ© le lien. Écoute ça quand tu montes dans le Nord, tatata, ça libĂšre. Mais tu vois, tu parlais de, justement, des formations professionnelles, tatata, moi, il se passe un plan, c'est comment qu'il est parfait, je vais l'organiser.

 

(55:43 - 56:03)

Tu vois, moi, j'ai Ă©tĂ© beaucoup, moi, toute ma vie, j'ai Ă©tĂ© l'organisatrice de tout. Fait que, mettons, j'Ă©tais au secondaire, c'Ă©tait moi qui organisais le bal Ă©tudiant, c'Ă©tait moi qui lis le journal Ă©tudiant. AprĂšs ça, disons que j'arrive Ă  quelque part, c'est comme, tu sais, je suis genre, qu'est-ce que je peux faire? Comment je peux faire? – L'Ă©clairage, le son, la musique.

 

(56:03 - 56:30)

– N'importe quoi, je suis genre, comment je peux aider? Pis genre, tu sais, moi, je veux tout le temps, genre, qu'on soit une gang, pis comme, fait que, tu sais, je m'implique. Pis aprĂšs ça, dans les derniĂšres annĂ©es, un des conseils que j'avais entendus, c'Ă©tait d'Alexandre Tailleferre, qui disait, tu sais, la meilleure façon de connecter avec quelqu'un, c'est d'inviter quelqu'un chez vous, plus qu'aller au resto. Pis lĂ , j'avais ma maison, ce que lĂ , tu sais, on avait une grande salle Ă  manger, pis lĂ , on avait du monde Ă  la maison, tout le temps.

 

(56:30 - 56:54)

Pis on invitait du monde, pis il y avait plein de monde qui venait chez nous, tellement que mon ex, c'était comme, tannée. Pis là, j'ai passé une année rough, fait que, tu sais, j'étais pas en mesure d'organiser. Pis là, ça m'a comme frappée à quel point, si moi, j'invitais pas le monde, que moi, je me faisais pas inviter.

 

(56:55 - 57:24)

Pis ça, je pense que ça, lĂ , ce que je viens de dire, c'est l'affaire qui m'a faite le plus de peine cette annĂ©e. C'est de me rendre compte que, OK, tu sais, si je vous invite chez nous, pis je vous fais Ă  souper, pis le vin, pis tout, pis comme, mais sinon, vous... vous m'invitez pas, pis... J'ai... Écoute, ça me rĂ©sonne tellement, parce que j'Ă©tais avec un ami qui m'a invitĂ© chez lui, et qui me faisait peur exactement de la mĂȘme chose. Il dit, c'est tout le temps nous qui invitent.

 

(57:24 - 57:39)

On est jamais invitĂ©s nulle part. Moi, je pense qu'il y a des gens qui sont des gens qui invitent, pis t'en as d'autres qui font juste recevoir. Tu sais, comme, qui sont juste dans un mode... — Dans certaines personnes, je le sais, qui invitent du monde, pis... — Ben, c'est ça.

 

(57:40 - 57:58)

— Mais ils venaient Ă  mes affaires. — Mais, je vais te dire, lĂ , au moins, ma vie a shiftĂ©, OK? Il y a un moment, prĂšs de ma cinquantaine aussi, lĂ , je... En amitiĂ©, je donne Ă  ceux que ça me... qui sont rĂ©ceptifs. Donc, c'est que ça me revient.

 

(57:59 - 58:06)

Les gens que, hĂ©, on va prendre un cafĂ©! OK, je fais rien. C'est pas moi qui boucle, c'est pas rien. Ça se passe pas, mais ça fait trois ans qu'ils nous disent ça.

 

(58:07 - 58:31)

Fait que ces gens-lĂ , je vais toujours ĂȘtre contente quand je vais les croiser, mais je n'investis plus dans cette relation. Fait que je n'investis seulement que dans les relations oĂč je sens qu'il y a une rĂ©ceptivitĂ©. — Une rĂ©ceptivitĂ© ou une rĂ©ciprocitĂ©? — Ben, je m'attends pas nĂ©cessairement, mais exemple, lĂ , tu me dis de recevoir Ă  la maison, mais que ce soit tout le temps toi qui « reach out » pour aller luncher, ou souper, ou faire une activitĂ©.

 

(58:32 - 58:53)

Fait que si c'est toujours moi qui est le « anchor », c'est terminé. Fait que moi, j'investis seulement dans ceux que, hé, de temps en temps, c'est... Ah, il t'invite dans quelque part, tu fais quelque chose. C'est réciproque.

 

Il y a une volonté de l'autre d'investir dans la relation. Quand je dis que c'est du travail, là, je niaise pas, là. Une relation, ça s'entretient.

 

(58:53 - 59:22)

J'ai une amie, elle peut ĂȘtre n'importe oĂč, elle me fait un « facetime ». Je dĂ©teste me faire appeler, je dĂ©teste avoir des « facetimes ». Elle, Ă  chaque fois, je suis comme « wow ». Je me sens privilĂ©giĂ©e. Elle a pris du temps pour me « facetimer », pour prendre des nouvelles de moi. Pour moi, ça, lĂ ... Fait que n'importe qui me ferait un « facetime », je suis comme « what the fuck ». Mais elle, soit c'est notre « love language », je le sais, puis que je sois n'importe oĂč dans le monde, puis je vais faire une parenthĂšse.

 

(59:22 - 59:38)

Pour ceux qui ne savent pas, je passe la moitiĂ© de l'annĂ©e pas Ă  MontrĂ©al. Et c'est fascinant de voir Ă  qui je pense, qui m'Ă©crit, qui pense Ă  moi, qui continue Ă  entretenir le lien Ă  distance. Pourquoi? C'est quand mĂȘme Ă©trange qu'une bonne amie ne te donne aucune nouvelle durant six mois.

 

(59:40 - 59:51)

Quand mĂȘme. Mais tu vois, j'ai une de mes meilleures amies qui ont s'Ă©crit deux fois par annĂ©e, puis je pense que c'est ma deuxiĂšme meilleure amie. Mais tu l'as connue depuis combien de temps? 40 ans? 30 ans? Mais c'est ça, ce n'est pas pareil.

 

(59:52 - 1:00:08)

Là, je te parle de ton « close circle ». Aussi, ma plus vieille amie, on se voit deux ou trois fois par année, puis ça ne changera jamais le lien qu'on a ensemble. Mais là, je te parle des gens qui sont sur une base fréquente. Dans ta vie, tu les vois de façon réguliÚre.

 

(1:00:08 - 1:01:01)

Tu penses que c'est loin des yeux, loin du cƓur pour elles? Un peu, mais en mĂȘme temps, tu me suis sur les rĂ©seaux sociaux, donc tu peux commenter de mes « stories ». À un moment donnĂ©, il y en a plusieurs qui me disent « Bon, on a dĂ» prendre un « FaceTime ». » Ça fait deux mois que je suis partie, on se fait un « catch-up », donc lĂ , on se fait un « FaceTime ». À un moment donnĂ©, il y a toujours un moment dans mon voyage oĂč je vais faire des « catch-up » avec des gens. Mais c'est intĂ©ressant de voir ceux qui pensent Ă  toi Ă  distance, qui entretiennent. LĂ , je vis l'inverse.

 

Je suis ici, mes amis de République dominicaine, la semaine derniÚre, il y en a plein qui m'ont écrit, « Hazard », puis on a eu des conversations. J'ai toujours peur que le lien, à cause de la distance, va se perdre. Je trouve ça beau parce qu'à distance, je garde mes relations et je vois c'est qui, encore une fois, c'est qui qui garde ce lien-là entre nous.

 

(1:01:02 - 1:01:18)

Pour moi, j'ai le choix de donner mon Ă©nergie, mais je dĂ©cide de le donner aux gens qui me nourrissent. Ça te rĂ©sonne-tu? Oui. J'aime beaucoup.

 

(1:01:18 - 1:01:40)

Mais ça ne me met pas plus en paix avec ce que j'ai vécu, comment je l'ai vécu. Puis l'affaire, c'est que c'est ça. Puis là, je ne pense pas à tout mon cercle au grand complet, mais il y a comme une quinzaine de personnes que je m'attendais.

 

(1:01:40 - 1:01:49)

Puis là, ce n'est vraiment pas mes amis les plus proches, je vous rassure. Nous autres, je sais qu'on ne fait aucun effort. C'est ça le baseline de notre amitié.

 

(1:01:49 - 1:01:56)

On s'appelle mĂȘme les vieilles chaussettes. J'adore. La derniĂšre fois, j'ai un ami qui est arrivĂ© avec une boutique de Wallaroo Trails.

 

(1:01:56 - 1:02:03)

J'Ă©tais genre, on a atteint les bas fonds de l'investissement de gens. On n'a pas du vĂȘte dĂ©panneur maintenant. C'est bon.

 

(1:02:05 - 1:02:25)

Mais je te fais l'avocat de Zidane. Est-ce que ça se pourrait que à cause de ce que tu vivais, les gens ont un malaise et n'osaient pas t'approcher ou n'osaient pas t'inviter parce qu'ils ne savaient pas comment... Tu sais, il y en a qui sont trÚs mal à l'aise. Alors que moi, quand quelqu'un vit quelque chose de difficile, I reach out.

 

(1:02:26 - 1:02:31)

Oui, on ne se connaissait mĂȘme pas. Je t'Ă©cris. Tout de suite, tout de suite.

 

(1:02:31 - 1:03:03)

Mais justement, moi, toutes ces perches-là qu'on m'a tendues, j'ai eu beaucoup de difficultés à les prendre parce qu'aprÚs ça... Tu sais, en fait, l'affaire, c'est que tu sais, j'étais pas... Tu sais, j'étais pas, admettons, j'étais pas messe tout le temps. Tu sais, il y avait des bonnes journées, il y avait des mauvaises journées. Le truc, c'est que pourquoi dans la derniÚre année... Tu sais, admettons, on parlait de solitude.

 

(1:03:03 - 1:03:09)

Bon. Moi, dans la derniÚre année, je me suis beaucoup isolée aussi. Mais trÚs volontairement.

 

(1:03:12 - 1:03:38)

Combien de fois, admettons, avec certains amis, ok, je vais venir se souper chez vous, puis finalement, arriver ce soir-lĂ , pas ĂȘtre capable. C'est correct. Puis pas ĂȘtre capable, puis avec le recul, ce que je me dis, c'est que j'aurais dĂ» avertir les gens comme check, je te dis oui, considĂ©rant l'internat dans lequel je suis, il y a des bonnes chances que je t'Ă©crive comme Ă  l'heure pile mĂȘme quasiment pour te dire j'ai essayĂ© mais je suis pas capable.

 

(1:03:39 - 1:03:52)

Puis tu sais, pourtant, si je m'étais juste forcé le cul, genre, deux pas de plus, mais tu t'es écoutée. Ouais. Mais j'ai perdu, tu sais, comme, j'ai choqué beaucoup de monde puis je me sentais mal de choquer.

 

(1:03:52 - 1:04:14)

Dans ce temps-lĂ , je suis pas trĂšs bonne pour communiquer. Puis aprĂšs ça, le mĂ©canisme de dĂ©fense que ça a fait chez moi, pour Ă©viter de blesser les gens, puis de pas ĂȘtre capable de verbaliser quand j'y vais, cette montĂ©e d'Ă©motions-lĂ , je me suis dit je vais juste me faire aucun plan. Je vais juste me faire aucun plan fait comme ça, je pourrais pas les choquer et puis je pourrais pas les dĂ©cevoir.

 

(1:04:14 - 1:04:36)

Et je pourrais pas les dĂ©cevoir. Fait que je me suis, puis tu sais, j'avais mon fils, j'avais mon chum, fait que tu sais, mon chum habitait pas chez nous, mais tu sais, j'avais quand mĂȘme mais, ouais. Puis aprĂšs ça, de recover de tout ça, de retourner vers les gens que tu sais que t'as déçus, bien difficile pour moi.

 

(1:04:37 - 1:05:24)

Puis... Pourquoi? Hum... Parce que c'est comme si je me, tu sais, c'est comme je me pardonne pas, c'est... Tu sais, mettons, laisser tomber quelqu'un, puis tu sais, aprÚs ça, c'est pas, justement, c'est pas violer à personne, là. Mais tu sais, c'est comme j'ai de la misÚre à me pardonner ce comportement-là que toi t'as mis... Tu sais, t'es allée au marché et genre, t'as fait de la sauce à spaghat, t'es allée choisir une bouteille de vin, genre, puis aprÚs ça, t'attends comme une codin de chez vous, puis là, t'essayes d'appeler ton ami Judith, puis genre, M-I-E. Si jamais tu allais prendre un café, inviter cette personne-là à aller prendre un café, puis lui dire comment tu te sentais durant toute cette période-là, puis que t'es désolée si t'as pu la blesser.

 

(1:05:24 - 1:05:27)

Ouais. Juste ça. Make amends, là, ouais, je pense.

 

(1:05:28 - 1:05:41)

Comme trois personnes qui sont sur cette liste-lĂ . Bien, tu vois, parce qu'il y a des gens que je pense qui comprennent pas, puis on a l'air tellement fortes, toi et moi, que... Ah, elle va ĂȘtre correcte. Elle est correcte.

 

(1:05:41 - 1:05:48)

Elle est correcte, Judith, c'est sûr. Elle va s'en remettre, là, voyons. Bien, on est comme tout le monde, puis on est vulnérables.

 

(1:05:49 - 1:06:15)

Fait que moi, je te dis bravo, un, parce que tu t'es Ă©coutĂ©e, puis t'es restĂ©e chez toi au lieu d'aller lĂ , mais deux, si toi, en ce moment, t'as de la culpabilitĂ© de ça, moi, si j'Ă©tais toi, je le nommerais, puis aprĂšs ça, la rĂ©action de l'autre, lui, appartient. Si votre amitiĂ© reprend, super. Si l'autre, she want to hold the grudge, bien, just too bad, mais toi, au moins, tu vas t'ĂȘtre libĂ©rĂ©e de ta culpabilitĂ©.

 

(1:06:15 - 1:06:19)

C'est épouvantable, je pense, à tous les jours. Bon, bien, rÚgle ça. Une autre mission.

 

(1:06:20 - 1:06:28)

Je veux dire... T'as une to-do liste, aller au Feux d'artistes. Feux d'artistes, mais c'est quoi? On le fera ensemble, les Feux. On est voisines, en plus.

 

(1:06:28 - 1:06:42)

On pourrait mĂȘme la faire avec PO. Oui! C'est ça, on est toutes les trois, on habite, mĂȘme... Bon, Feux d'artifices, make amends. Manger au bar comme si... Aller au restaurant seule comme si on Ă©tait dans un bar d'aĂ©roport.

 

(1:06:42 - 1:07:02)

Mais tu vois, c'est drÎle, parce que hier, je suis allée au Henrietta, endroit fantastique. Et j'attendais pour la premiÚre fois de ma vie, j'étais en avance sur la personne, puis pendant 20-25 minutes, j'ai attendu mon amie. Heureuse comme un poisson dans l'eau.

 

(1:07:02 - 1:07:09)

Puis en plus, je me forçais, je voulais pas checker sur mon téléphone. Je faisais sûr de regarder les gens, puis j'essayais de comprendre c'était quoi la dynamique. Ah, elles sont sur une date.

 

(1:07:09 - 1:07:18)

Ah, elles sont... Oh, elle, cette personne-là est fùchée, elle a pas de bonne humeur. Mais c'est drÎle, parce que j'ai vu ça comme exercice. Ah oui? C'était quoi? Il y a quelqu'un qui disait, arrive toujours 15 minutes avant.

 

(1:07:18 - 1:07:29)

Ah! Seule, puis regarde pas ton téléphone. Juste, quand on dit d'appréhender, d'apprivoiser la solitude, là. Faites cet exercice.

 

(1:07:29 - 1:07:34)

Arrivez 15-20 minutes exactement comme t'as fait. Puis je suis super contente que t'es un poisson dans l'eau. Ben oui.

 

(1:07:35 - 1:07:43)

Mais je serais jamais allée au Henrietta prendre un verre tout seule. Mais c'est pas grave. T'as pris ce 20 minutes-là à apprivoiser.

 

(1:07:43 - 1:07:46)

Ben oui. Puis t'as fait. Mais pourquoi tu fais pas... OK.

 

(1:07:46 - 1:07:56)

On parle de P.O. On va reparler de P.O. P.O. Beaudoin, en passant. P.O. Beaudoin, P.O. m'a appelé à la manette. Il me dit, il m'envoie une photo.

 

(1:07:57 - 1:08:04)

Il est tout seul, sur Bernard, dans un restaurant. Il a pris une biÚre puis une pizza. Puis il a regardé le monde passer.

 

(1:08:05 - 1:08:13)

Puis il dit, je comprends pas que je faisais pas ça avant. Il était tellement paisible. Je l'ai tellement senti bien.

 

(1:08:14 - 1:08:24)

Puis il dit, faut que je fasse ça plus souvent, tu vois. Juste, seul, regarder des gens, pas ĂȘtre sur ton tĂ©lĂ©phone. Tu sais, je pense qu'il est arrivĂ© d'un rendez-vous, puis lĂ , il avait faim, fait qu'il est allĂ© manger en face.

 

(1:08:24 - 1:08:35)

Puis il a pris une petite heure comme ça, à lui. Puis tu sais, le fait qu'il ait pris le temps de m'appeler, me disait, c'est fantastique. Fait que tu vois comme on minimise le temps seul à juste observer.

 

(1:08:36 - 1:08:51)

Tu sais, je me souviens, en RĂ©publique Dominicaine, des fois, je m'assoyais puis je refaisais juste regarder le vent dans les palmiers, puis ça m'apaisait. Il y a quelque chose d'apaisant d'ĂȘtre dans le moment prĂ©sent et de juste observer. Tu sais, on a des merveilleux parcs Ă  MontrĂ©al.

 

(1:08:51 - 1:09:00)

Tu peux prendre une marche, aller au parc, t'asseoir sur un parc, avec un livre, pas de livre. Tu regardes les gens, tu sais. Puis imagine-toi que ton enfant joue dans le parc, mais lĂ , tu n'as pas d'enfant.

 

(1:09:01 - 1:09:32)

En fait, moi, je me souviens, c'est drĂŽle que tu dis ça, mais la premiĂšre fois que je suis allĂ©e Ă  Paris, il y a de cela fort, fort longtemps, je t'ai supposĂ© d'aller avec mon ami, j'allais rejoindre mon ami Thomas, mais finalement, il a commencĂ© Ă  travailler au l'HĂŽtel Coste. Pour ceux qui ne le savent pas, il y a de cela 15 ans, c'Ă©tait comme la place to be. Toutes les vĂȘtements Ă©taient lĂ , puis je pense encore que c'est un trĂšs cool hĂŽtel encore aujourd'hui.

 

(1:09:33 - 1:09:52)

Évidemment, ils viennent d'avoir ce job-lĂ , son ami Judith, oui, il aime bien, mais il y a des prioritĂ©s. Moi, je me ramasse Ă  devoir passer la semaine tout seule. En fait, c'est un excellent exemple parce que lĂ , c'Ă©tait trĂšs inconfortable pour moi.

 

(1:09:52 - 1:10:04)

J'Ă©tais trĂšs contente pour mon ami Thomas qui travaille Ă  l'HĂŽtel Coste, mais j'Ă©tais trĂšs fĂąchĂ©e aussi contre lui, mais pas fĂąchĂ©e pour de vrai. Tu Ă©tais déçue de ne pas avoir du temps avec lui. Oui, mais j'en ai eu quand mĂȘme.

 

(1:10:05 - 1:10:39)

Au final, ce que j'ai vraiment trippĂ© de ce voyage, ce que je me souviens, c'est que c'est vraiment un voyage qui m'a guidĂ©e dans diffĂ©rentes... J'ai vĂ©cu un pari diffĂ©rent Ă  chaque jour, mais vraiment. Il y a un soir oĂč j'Ă©tais avec un ami du Club Med, tu sais, un gars de finance, fait qu'on allait dans tel quartier. Puis aprĂšs ça, j'ai un autre soir oĂč c'Ă©tait un ami maghrĂ©bin du QuĂ©bec qui Ă©tait lĂ  en mĂȘme temps que moi.

 

(1:10:39 - 1:10:45)

On est allés voir Dieudonné en spectacle. Ce que tu n'aurais jamais fait normalement. Non, dans le théùtre de la Petite Main.

 

(1:10:46 - 1:10:54)

Il venait d'ĂȘtre cancel. Vraiment. Puis finalement, DieudonnĂ© est venu s'asseoir avec nous autres Ă  la fin, puis il a jasĂ©, puis il a pris un verre avec nous autres pendant une heure et demie.

 

(1:10:55 - 1:11:04)

J'ai vu six ou sept paris différents. Puis je me souviens, un moment donné, je m'en allais m'asseoir sur une terrasse. Et là, c'est ça l'enfance, c'est que tout le monde s'en sac.

 

(1:11:04 - 1:11:14)

Je me justifiais des affaires. Je ne les disais mĂȘme pas Ă  personne. Mais je me disais, elle a la posture comme une fille qui attend son ami qui va ĂȘtre lĂ  dans une heure.

 

(1:11:15 - 1:11:30)

C'est comme bien bĂ©bĂ© son affaire. En mĂȘme temps, tu as le droit de t'amuser Ă  faire des scĂ©narios. Non, mais justement, je pense que le but Ă©tant de tendre vers... Mais non.

 

(1:11:30 - 1:11:43)

Je... Si tu voyages avec quelqu'un, tu ferais probablement moins de rencontres. Voyager seul, automatiquement, il y a des gens qui viennent vers toi, ou toi, tu vas vers des gens. Des rencontres qui se font.

 

(1:11:43 - 1:11:49)

Je le vois des fois quand tu fais un voyage avec quelqu'un. Moi, je parle Ă  tout le monde. On va peut-ĂȘtre rencontrer des gens.

 

(1:11:50 - 1:12:00)

Mais tu connectes peut-ĂȘtre un peu moins. Quand tu es seul, c'est ça, il y a des connexions que tu n'aurais pas faites. Il y a des shows que tu ne serais pas allĂ© voir si tu n'avais pas croisĂ© quelqu'un.

 

(1:12:01 - 1:12:16)

Il y a des moments qui peuvent ĂȘtre magiques, mais encore lĂ , il faut avoir cette ouverture vers l'autre. Si tu te promĂšnes, dĂ©jĂ  les Ă©couteurs, tu viens de fermer une porte. Oui, ça peut aider quand tu te promĂšnes dans la ville, c'est super.

 

(1:12:17 - 1:12:32)

Mais si tu as des écouteurs, tu n'incites pas quelqu'un à te parler. Il faut faire attention aussi à laisser l'ouverture, qu'on soit disponible aussi que quelqu'un vienne nous parler. J'ai juste un flash, quand on marchait dans la rue et qu'on a croisé la fille qui avait un super style.

 

(1:12:33 - 1:12:55)

On lui a dit, on adore ton style. Si elle avait eu des Ă©couteurs, il n'y aurait pas eu cette connexion-lĂ . C'est important des fois d'ĂȘtre disponible aussi, d'ĂȘtre ouverte.

 

Il ne faut pas gĂȘner de dire des commentaires Ă  des gens. Justement, j'adore ton look. Excuse, je vous Ă©coutais parler, je ne sais pas c'est quelle langue, moi je fais souvent ça.

 

(1:12:55 - 1:13:04)

J'essaie de deviner votre langue, je ne sais pas c'est quoi. AprÚs ça, il y a des choses qui peuvent se passer. En République dominicaine, c'est hyper niaiseux.

 

(1:13:04 - 1:13:23)

Il y a une fille, je suis au restaurant, je me prends un take-out. Il y a une fille, elle mange mon plat préféré. Elle mange seule, elle est au restaurant.

 

Je m'en vais la voir, je fais, excuse, ça là, c'est mon plat favori. Elle est comme, oh my God, moi aussi. Tu es-tu d'ici? Tu vis-tu ici? Tu es-tu ici en vacances? On se met à parler, on s'échange le numéro de téléphone, ça devient ma meilleure amie.

 

(1:13:24 - 1:13:40)

Tu comprends comment une interaction a complÚtement changé. Je peux vraiment dire que c'est une nouvelle amie. On se parle encore, on est à distance, elle vit là-bas, mais c'est un commentaire.

 

(1:13:40 - 1:14:00)

Toi, comment des fois, c'est ça, il faut oser. Il faut oser dire, excuse, ton parfum sent vraiment bon, je peux-tu savoir c'est quoi? Si la personne n'est pas réceptive, il ne se passe rien, au moins, toi, te dis ce que tu pensais, au lieu de dire, oh, j'aurais dû dire ça, j'aurais dû dire ça. Non, dis-le.

 

(1:14:01 - 1:14:23)

MĂȘme, je pense que je me souviens, c'est quoi le nom de la psychologue? Elle va souvent Ă  Diarrhea VCO, mon podcast prĂ©fĂ©rĂ©, Ă  part un cafĂ© avec Justine Faisaire, prĂ©sentĂ© par EasySign, mais elle disait, tu n'es mĂȘme pas obligĂ© de juste dire, hey. Je l'ai vu. Oui, hey.

 

(1:14:24 - 1:14:45)

C'Ă©tait comme si les gens veulent interagir, si tu viens de leur ouvrir une porte. Tu n'es mĂȘme pas obligĂ© de, mĂȘme la personne, la fille, elle disait, c'est comme un dating coach, mais encore plus si c'est quelqu'un du sexe opposĂ©, juste dire, hey. Il ouvre une porte, merci, salut.

 

(1:14:46 - 1:15:14)

Juste une interaction. L'ascenseur, c'est le meilleur exemple. Il y a-tu quelque chose de plus malaisant qu'un ascenseur? Tu croises des gens, je dis-tu bonjour, moi, j'essaie toujours de trouver quelque chose.

 

Est-ce que vous vivez ici? J'essaie de faire un... Ou quand la porte passe, je fais, bonne journée. J'essaie d'interagir, mais ce malaise-là que les gens ont... Tu vois, moi, dans l'ascenseur, je me dis non. Je suis comme, cette relation est vouée à uniquement quelques étages.

 

(1:15:14 - 1:15:24)

Mais tu ne le sais pas. Mais au moins, tu fais, bonjour. Puis dĂ©jĂ , toi, t'as peut-ĂȘtre Ă©liminĂ© la vie de quelqu'un parce que, bonjour, c'est con.

 

(1:15:28 - 1:15:55)

J'ai entendu aussi, pour mieux apprivoiser la... En fait, parce que c'est souvent ça, c'est que, t'sais, apprivoiser la solitude ou cette nouvelle réalité-là, ça vient dans des grandes transitions de vie, une séparation, un déménagement. Bon, bien, t'étais à Montréal, finalement, tu déménages en République Dominicaine, t'as rebùti ton réseau social. T'étais à Montréal, tu vas étudier à Boston et la mathématique... T'as ta retraite.

 

(1:15:56 - 1:15:59)

Oui, bien oui, définitivement. Tu vends ton entreprise. Bon.

 

(1:16:02 - 1:16:15)

Puis la personne disait, c'est comme un tiers, un tiers, un tiers. Un tiers de moment oĂč est-ce que t'es seul avec toi-mĂȘme. Un tiers de moment oĂč est-ce que tu es seul, mais entourĂ© d'humains.

 

(1:16:16 - 1:17:54)

Fait que maintenant, tu vas prendre un café au café. Parce que, t'sais, on en a tout du café chez nous, là. Fait qu'on, t'sais, mais tu fais juste sortir pour comme acknowledger, ah, il y a encore des humains, c'est bon.

 

Ça ressemble Ă  ça Ă  un ĂȘtre humain. OK, cool. Et un tiers oĂč t'essaies de bĂątir des vraies connexions sociales.

 

Fait que soit tu vois des amis, de la famille, et si ceci n'existe pas plus, ou peu importe, trĂšs peu, bien Ă  ce moment-lĂ , tu t'inscris Ă  du pickleball puis tu vas parler Ă  des nouveaux humains. Les activitĂ©s, t'sais, oĂč est-ce que tu as, t'sais, si t'as une passion pour le vin, tu rentres dans un club de vin, club de lecture, un sport, n'importe quoi qui te fait rencontrer d'autres gens, en plus qui ont la mĂȘme passion que toi. Un club de course, un club de cycliste.

 

Je voyais des fois sur les rĂ©seaux sociaux, lĂ , il y a des clubs de course le matin. C'est fantastique, t'as la mĂȘme passion. Il y a beaucoup de gens qui rencontrent des jeunes aussi.

 

En plus, parce que chances are, t'sais, si t'as la mĂȘme passion. Mais t'aimes ça te lever Ă  5h30 le matin pour aller courir, dĂ©jĂ  lĂ . Ou la cuisine, ou n'importe quoi.

 

Mais je pense que tu dois, si tu veux te faire des bonnes amitiés, des nouvelles amitiés, t'sais, vas-y avec tes passions. Mais, c'est ça. Mais moi j'ai des amis qui adorent la solitude.

 

Je pense à une, là, qui a tricoté le soir chez elle, faire son yoga. T'sais, le self-care, elle le nourrit énormément. Puis, c'est une fille sociable, là.

 

(1:17:54 - 1:18:12)

Elle adore voir les gens. Mais je pense qu'elle aime mieux la solitude que d'ĂȘtre avec des gens. Est-ce que c'est, elle aime mieux la solitude que d'ĂȘtre mal accompagnĂ©e, admettons, ou c'est? Non, mais juste, je pense qu'elle, puis elle, dis-moi... Le besoin de recharger ses batteries.

 

(1:18:13 - 1:18:19)

Ou juste, elle est bien. Elle est comme, il y a quelque chose, je te dis, elle tricote, lĂ . C'est pas des, t'sais, nouvelles passions.

 

(1:18:19 - 1:19:04)

Puis, t'sais, tout son cours de, elle a fait un cours de yoga en plus. Fait que toute sa pratique, puis je la sens d'une fierté. Elle nous envoie des photos, des fois, de ses postures, puis tout ça.

 

Puis t'sais, comme, c'est pas pour show her off. Puis là, c'est comme, non. Je suis fiÚre de ça.

 

Puis elle nous envoie son premier chandail qui est inégal et pas parfait. Tricoté, son premier. Mais juste fiÚre.

 

Tu comprends? Fait que je pense qu'il y a ça aussi de découvrir de nouvelles passions. Ou travailler son temps, que ça soit que t'aimes faire des... Mes chums, à capote sur faire des puzzles. Mais comme... Puis moi, j'étais comme, ah bon, moi, je viens pas de cette école-là du tout, là.

 

Fait que moi, je suis comme... Puis, tu vois, durant la COVID, on a passé beaucoup de temps ensemble. Fait que, t'sais, j'étais comme, OK, I get it. I get it.

 

(1:19:04 - 1:19:19)

Mais moi, c'est pas ça. Fait que chacun ses trucs, mais je pense qu'il faut beaucoup... – Bien, de l'essayer, en tout cas. – Ouais, mais je pense qu'il faut trouver qu'est-ce qui nous nourrit, qu'est-ce qui nous allume, puis la solitude va ĂȘtre beaucoup moindre si on habite ce temps-lĂ  de nos passions.

 

(1:19:20 - 1:20:01)

De ce qui nous nourrit, de ce qu'on aime. T'sais, si t'aimes ça cuisiner, bien, cuisine, puis tripe à faire des recettes, puis fais ta prep le dimanche, puis reçois des amis. Je sais pas, mais t'sais, je pense qu'il faut habiter notre vie de nos passions.

 

Fait que la solitude va ĂȘtre beaucoup moindre Ă  ce moment-lĂ , t'sais. Puis moi, je suis capable d'ĂȘtre une meilleure amie, une meilleure blonde si je me nourris. Tu comprends? Si je suis heureuse et ma vie, surtout l'Ă©quilibre.

 

Moi, ce qui est le plus important dans ma vie, c'est l'Ă©quilibre. Travail, amis, sport, temps Ă  moi. Ça lĂ , quand j'ai ça puis c'est relativement Ă©quilibrĂ©, j'suis heureuse.

 

(1:20:02 - 1:20:19)

Des fois, le travail, il va, ah, lĂ  j'ai moins de temps pour m'entraĂźner, ah, je vois moins mes amis, mais ça dure jamais trop longtemps, j'essaie de ramener ça. Fait que t'sais, puis lĂ , c'est sĂ»r, je suis partie six mois par annĂ©e, fait que les amis, c'est compliquĂ©, mais bon. Mais, j'essaie, pour moi, cet Ă©quilibre-lĂ , c'est ce qui me permet d'ĂȘtre heureuse.

 

(1:20:20 - 1:20:46)

S'il y a un débalancement là-dedans, je le sens tout de suite. Je le sens tout de suite. J'aigris, il y a quelque chose.

 

Il y a quelque chose qui marche pas. Si ça fait trop longtemps que j'ai vu des amis, si ça fait trop longtemps que j'ai fait du sport, que je me suis occupée de moi, je me fais masser, je prends soin de moi. Puis, à cause, puis t'sais, c'est des affaires qu'on fait entre amis, on va au spa, vas-y tout seul.

 

(1:20:46 - 1:21:23)

Ah, mais j'aime beaucoup mieux aller au spa tout seul. Vas faire masser, t'as pas besoin d'ĂȘtre avec une amie pour te faire masser. Fait que, moi, ça, ces quatre affaires-lĂ , l'Ă©quilibre, c'est hyper important, mais chaque humain est fait diffĂ©rent, mais je pense que si tout le monde rĂ©ussissait cet Ă©quilibre, il vivrait mieux la solitude aussi, parce que si tu comptes ta solitude de passion et d'activitĂ© que t'aimes, ben, justement, cette premiĂšre fin de semaine-lĂ , oĂč est-ce que je l'ai passĂ©e? Le fameux vendredi-samedi du Grand Prix.

 

(1:21:27 - 1:21:36)

OĂč lĂ , j'Ă©tais comme, OK. Non, en fait, c'Ă©tait mĂȘme deux semaines aprĂšs mon... OK, j'ai passĂ© deux vendredis-samedis. Mais, tu vois, trĂšs assumĂ©e.

 

(1:21:36 - 1:21:49)

J'ai survécu. Le premier vendredi-samedi que j'ai passé toute seule, puis, ça s'est pas bien passé. J'ai pas aimé ça.

 

(1:21:50 - 1:22:16)

Je me sentais trop loser. Il y avait trop d'émotions qui remontaient. J'ai pas eu tant de fun que ça.

 

Le deuxiĂšme que j'ai passĂ©, deux semaines aprĂšs, celui que j'Ă©tais supposĂ©e aller Ă  QuĂ©bec, justement, lĂ , j'Ă©tais dĂ©jĂ  comme, OK. J'ai survĂ©cu. Puis, tu sais, mettons, ĂȘtre seule un vendredi-mercredi, ça te dĂ©range pas.

 

Il n'y a personne à qui ça dérange. Là, je me suis dit, ah, j'ai un horaire à typer, je peux travailler. Bon.

 

(1:22:17 - 1:22:34)

Et lĂ , le deuxiĂšme, il y a eu des bouts oĂč j'Ă©tais comme, c'est assez inconfortable. Il y a eu des bouts oĂč il y avait du negative self-talk. Mais, j'ai fait un cours sur la mĂ©thode Wim Hof.

 

(1:22:35 - 1:23:10)

Wim Hof, c'est de faire du breathwork pour, aprÚs ça, t'immerser dans l'eau et c'est de contrÎler, comme, t'es capable de survivre à l'inconfort. Puis, une des choses qui m'avaient beaucoup parlé dans cet exercice-là, c'est que, oui, on avait fait du breathwork pour se préparer. Puis, aprÚs ça, en plein milieu de l'hiver, on est allé comme deux minutes dans le lac.

 

Puis, finalement, ça s'était super bien passé. Mais pourquoi ça s'était bien passé? Parce qu'en amont, une des choses qu'il nous avait préparé, c'est qu'il avait sorti des bacs en plastique avec... Il avait mis full de glace. Puis, ils nous ont demandé de mettre nos mains dedans.

 

(1:23:11 - 1:23:38)

Je ne sais pas si tu as déjà fait ça, mais ça piqua en temps parfait. Et ça pique. Là, tu le sens.

 

Mais il nous a fait faire ça à l'intérieur en premier. Puis, ce qu'il voulait qu'on remarque, c'est que c'était trÚs inconfortable au début, mais on finissait par s'habituer. Et, effectivement, à travers les deux minutes, c'était beaucoup plus facile rendu à 1 minute 45 que les 10 premiÚres secondes qui étaient comme l'état du choc.

 

(1:23:39 - 1:24:12)

Puis, pour moi, Ă  ce moment-lĂ , c'est vraiment « sit in your discomfort ». C'est correct d'ĂȘtre inconfortable des fois. Tu ne sais pas nĂ©cessairement qu'est-ce qu'il y a de l'autre bord. Mais comme... Parce que, justement, il y a comme toute cette incertitude-lĂ .

 

Mettons, lĂ , je vais lĂącher l'exemple des glaçons. Mais il y a toute cette... Je vais-tu ĂȘtre seule tout le temps? Il y a beaucoup de questionnements par rapport Ă  ça. Et, au final, cette fin de semaine-lĂ , comment elle s'est dĂ©roulĂ©e, c'est que le samedi, je le trouvais un petit peu plus tough.

 

(1:24:12 - 1:24:17)

Pour ça, j'ai commencé à jardiner. J'ai fait mes affaires. Je suis allée promener, acheter des trucs.

 

(1:24:18 - 1:24:36)

Parler avec une couple d'amis. Et le dimanche, c'Ă©tait la premiĂšre fois depuis des mois que je sentais mon Ă©nergie crĂ©ative aussi forte que ça. Et lĂ , c'est la journĂ©e oĂč je me suis dit, « Hey, tu parles de faire un site web depuis des mois.

 

(1:24:37 - 1:25:06)

Assieds-toi puis apprends-le. » Puis là, tout le monde peut se dire, « Ouais, bien là, j'ai rempli avec le travail. » Non, non, non, non.

 

Là, là, j'avais envie. Puis je pense que je m'en suis vraiment bien tirée au final. Mais j'ai développé tout ce nouveau skill d'apprendre.

 

Puis je suis une fille de web, ça fait que ce n'est pas si loin de ma zone de confort. Mais de coder un site web from A to Z. Mais j'avais de la place. Et il y a eu dans cet inconfort-là, à un moment donné, il y a eu une certaine forme d'ennui.

 

(1:25:07 - 1:25:42)

OĂč est-ce que je me suis ennuyĂ©e. Puis Ă  un moment donnĂ©, je me suis posĂ© des questions. Puis je me suis dit, « OK, mais tu vas faire quoi, lĂ ? Lire, prendre un bain? » T'es ennuyante.

 

« Ben, oĂč est-ce que t'es libre? T'es propre, lĂ . » Mais, fait que lĂ , il y avait assez de place pour faire, « OK, bien go, je me lance. » Puis, au final, cet inconfort-lĂ , m'a amenĂ©e tellement.

 

Comme lĂ , je suis tripĂ©e. Puis ça a eu un impact positif. Ça fait deux semaines que je suis un peu sur ce high-lĂ .

 

(1:25:43 - 1:25:59)

Et que lĂ , la fin de semaine, rassurez-vous, je suis allĂ©e voir des amis. Mais qu'en fin de semaine, lĂ , j'ai mĂȘme pas assez de rien de me booker. Parce que je suis comme, j'ai plein d'affaires Ă  faire.

 

Puis j'ai comme ma petite to-do list. Mais pas juste de travail, lĂ . Tu sais, de trucs.

 

(1:26:00 - 1:26:10)

Parce que là, je commence à y prendre goût. Puis justement, j'essaie de faire attention de ne pas tomber dans le piÚge, de remplir. Tu sais, découvre-le, là.

 

(1:26:11 - 1:26:54)

T'es embarquée dedans, là. T'as mis le petit étoile, là. Le petit pied dedans, là.

 

Tu sais, comme, vas-y, lĂ , « dive in », puis dĂ©couvre ça. Puis c'est fou. En l'espace de six semaines, puis justement, lĂ , tu sais, on a travaillĂ©, lĂ , dans le sens que tu m'as coachĂ©e, tu m'as... Puis je vais finir lĂ -dessus, mais quand je me souviens que quand on Ă©tait allĂ©es prendre un verre, moi, la conversation que je voulais qu'on aille, puis la conversation qu'on a eue, on n'Ă©tait pas en mĂȘme place.

 

Puis je te l'ai pas dit. Mais parce que moi, je voulais que tu m'apprennes comment remplir bien. Puis toi, tu m'apportais comment ĂȘtre bien dans sa solitude.

 

(1:26:55 - 1:27:06)

Puis c'était comme... Non, mais je veux pas ça, moi. Je veux qu'elle m'explique. Genre, inscris-toi au pickleball puis fais-toi comme... Puis c'est pas ça que tu voulais me partager.

 

(1:27:07 - 1:27:15)

Puis, bien, merci. Tu vois, je l'avais pas senti, ça. Mais j'avais envie de rebondir sur plein de choses que t'as dites.

 

(1:27:17 - 1:27:25)

J'étais la fille qui remplissait tous ses week-ends. J'étais la fille que tout l'été, tous ses week-ends étaient remplis. Moi, j'étais cette fille-là.

 

(1:27:26 - 1:27:39)

J'Ă©tais la fille qui avait trois affaires le mĂȘme soir. Puis j'avais une mini-jouissance de faire tout ça puis de voir le plus de monde possible puis etc. Ça, c'est comme l'ancienne Marianne, tu sais.

 

(1:27:40 - 1:27:54)

Et c'est le premier Ă©tĂ©, je pense, oĂč je n'ai rien. Ce week-end, j'ai une compĂ©tition de pickleball, mais aprĂšs, je n'ai rien. Et beaucoup d'amis Ă  qui je parle me disent, « Ah, Marie, tous mes week-ends sont remplis jusqu'Ă  la fin aoĂ»t.

 

(1:27:54 - 1:28:13)

Je suis désolée. » Une de mes amies, on a parlé d'un nouveau restaurant qui a ouvert puis j'ai dit, « Ben, on ira ensemble. » Elle a dit, « Ah, ça va aller en août.

 

On est trop occupés. » Tous ces gens-là qui me disent ça, j'ai le vertige à savoir que mon agenda serait plein jusqu'à la fin août. J'angoisserais.

 

(1:28:13 - 1:28:21)

Alors que j'étais cette fille-là. Il y avait une certaine sécurité pour moi de savoir, « OK, en 20 semaines, je ne serai pas toute seule. Je vais aller au chalet.

 

(1:28:21 - 1:28:30)

Je vais aller voir un tel. » Et là, je me laisse tout ouvert. Mais quand tu te laisses tout ouvert, qu'est-ce qui se passe? Plein de possibilités.

 

(1:28:31 - 1:28:40)

J'ai une amie qui m'a Ă©crit tantĂŽt, « Si je mets tes livres vendredi prochain, c'est mon anniversaire, je fais quelque chose. » Dans une autre vie, Marianne, elle n'aurait pas Ă©tĂ© disponible. Mais lĂ , elle va pouvoir y aller Ă  sa fĂȘte.

 

(1:28:40 - 1:28:54)

Fait que tout ce qui est impulsif, pas impulsif, mais
 C'est vrai, spontanĂ©. SpontanĂ©. Tu me fais penser que dans ce deuxiĂšme festival-lĂ , il y a ma fille, mon ancienne belle-fille qui m'a Ă©crit, « Hey, c'est l'heure du festival.

 

(1:28:55 - 1:29:21)

Genre, t'attends-tu d'y aller? » Puis j'Ă©tais comme, « Sure, why not? » Fait que ça permet des choses que normalement
 Fait que je veux me rendre disponible Ă  ça. Au lieu que ma vie soit programmĂ©e. DeuxiĂšme chose sur laquelle je voulais rebondir sur ce que tu as dit, la solitude, ça a Ă©tĂ© prouvĂ©, je pourrais le retrouver dans mes trucs, dans les recherches que j'ai faites, mais ça augmente la crĂ©ativitĂ©.

 

(1:29:21 - 1:29:32)

Oui. ÉnormĂ©ment. Pourquoi? D'avoir du temps, d'avoir de l'espace mental.

 

(1:29:33 - 1:29:37)

Puis tu as parlé de
 Excuse-moi, j'ai beaucoup les termes en anglais là. Bored. L'ennui.

 

(1:29:38 - 1:29:49)

L'ennui, c'est prouver que l'ennui est bon. Oui, pour l'imagination et la créativité. Puis les enfants, on les laisse jamais.

 

(1:29:49 - 1:30:18)

C'est ça, mais pour moi, c'était bien important d'apprendre à mon fils, il n'y a jamais de tablettes dans l'auto. Jamais. Moi, quand un enfant me dit, « I'm bored », wow, moi ça me parle, parce que moi, je ne me suis jamais ennuyée seule.

 

Jamais, jamais, jamais. C'est ça, mon fils, il peut jouer, mĂȘme encore en 9 ans, il peut
 Moi, je me faisais des Ă©missions de radio, je m'enregistrais, je faisais des Ă©missions de radio. Ma crĂ©ativitĂ©, j'ai toujours
 Je pouvais faire des collages, des affaires, je pouvais jouer Ă  la Barbie des heures de temps.

 

(1:30:20 - 1:30:34)

Moi, l'univers que tu crĂ©es, avec le recul, aujourd'hui, je pourrais penser, si je suis si crĂ©ative, c'est Ă  cause qu'il y avait cet espace-lĂ  dans ma tĂȘte jeune. Aujourd'hui, les enfants, je les trouve pas mal programmĂ©s. J'ai peur.

 

(1:30:35 - 1:31:04)

J'ai peur qu'il n'y ait pas cet espace-là. J'ai l'impression, en tout cas, de mon expérience parentale, ce que je remarque beaucoup, c'est qu'étant la génération de mes deux belles-filles, qui sont vraiment la génération qui sont rentrées au secondaire durant la pandémie, je ne veux pas dire qu'on l'a comme échappée, mais dans le sens qu'on n'était pas trÚs conscientisé de l'effet du iPad, du téléphone. Fait qu'on leur a tout acheté comme des téléphones relativement.

 

(1:31:04 - 1:31:39)

Ou un chien. Ou des tablettes. Tandis que j'ai l'impression que la génération des neuf-dix ans, mon fils, on les a ces conversations-là de « Of course, il n'y a pas de téléphone à l'école.

 

» Moi, je le sais qu'au PSNM, c'Ă©tait rendu plein de petites filles, de gang de petites filles, puis tout le monde sur son cellulaire le midi parce que je l'ai entendu de mes belles-filles. Fait que c'est comme non. MĂȘme mon fils est trĂšs conscientisĂ© sur le fait que, ben non, c'est pas trĂšs bon.

 

(1:31:40 - 1:32:03)

MĂȘme eux se dĂ©veloppent comme cette Ă©ducation-lĂ . Je trouve ça quand mĂȘme intĂ©ressant. Je sais que c'est un combat.

 

Je sais que c'est un combat parce que mĂȘme si toi, tu dis, il n'y a pas de temps d'Ă©cran, mais tes amis Ă  l'Ă©cole, ils en ont du temps d'Ă©cran. Fait que c'est trĂšs confrontant quand ils reviennent Ă  la mĂȘme « Maman, es-tu de mes amis? » Ouais, mais pas toi. Toi, c'est la fin de semaine, t'as deux heures.

 

(1:32:04 - 1:32:37)

Fait que c'est ça qui est dur aujourd'hui, mais ça me tente de savoir que les jeunes n'ont pas de temps pour s'ennuyer. C'est ça que l'Ă©tude disait, en fait, quand on parlait de l'Ă©lectrochoc, c'est qu'en fait, les gens n'ont juste pas appris Ă  ĂȘtre seul avec leurs pensĂ©es. LĂ , c'Ă©tait pas un truc sur la solitude, mais c'Ă©tait juste comme d'ĂȘtre 15 minutes avec ses pensĂ©es, c'est trĂšs inconfortable parce que, tu sais, on Ă©coute des podcasts dans l'auto.

 

(1:32:38 - 1:33:16)

Moi, je prends ma douche, des fois, avec des podcasts, avec des audiobooks, dans le bain, je lis. MĂȘme, tu sais, souvent, ce que je faisais, lĂ , pour ĂȘtre seul avec mes pensĂ©es puis ĂȘtre sĂ»re de, c'est que des fois, quand j'avais besoin de rĂ©flĂ©chir, je me bouquais un massage au spa, pas pour aller me relaxer, pour pouvoir aller brainstormer avec moi-mĂȘme puis c'est lĂ  que j'Ă©tais sĂ»re que j'allais pas ĂȘtre distraite pendant une heure. J'avais mon petit papier puis mon crayon que, genre, du moment que je me levais de la table, j'Ă©tais genre, parfait, voici tout ce qu'il y a. – Dans la vie, tu fais quoi, toi? – Non wifi, non, moi, je, comment on appelle ça? Je sais pas si il y a un terme.

 

Ah oui, c'est ça. To raw dog. Moi, je raw dog.

 

(1:33:16 - 1:33:40)

J'ai un papier, un crayon, j'Ă©coute, bien, j'Ă©coute pas de films, pas de... Mais oui, moi, je suis capable de faire... – Ça se connecte. – Oui, et puis, hors de question que je me connecte au wifi pour avoir les messageries textes. Puis moi, ce que j'aime le plus Ă©couter dans l'avion, c'est la petite carte qui dit, genre, comme ça, hey, living my best life.

 

(1:33:40 - 1:34:14)

– Puis t'Ă©cris ou tu... – Beaucoup, oui. J'Ă©cris, je me lire. J'aime beaucoup ça, justement, pouvoir brainstormer crĂ©ativement.

 

Je trouve que l'avion, c'est un terrain trĂšs fertile. – En fait, tout moment seul, je trouve, te permet d'avoir une perspective de ta vie, de tes pensĂ©es. Puis c'est rare qu'on a cette chance-lĂ  de pouvoir se regarder et observer nos pensĂ©es.

 

(1:34:14 - 1:34:26)

Puis je me souviens qu'une annĂ©e, je partais en voyage seul. Puis je me suis passĂ© sur une roche, puis je n'ai pas mĂ©ditĂ©. Mais quand je suis revenue, c'Ă©tait exactement clair dans ma tĂȘte.

 

(1:34:27 - 1:35:13)

J'allais arrĂȘter... Il y a des trucs que j'allais changer dans ma vie alors que je ne m'Ă©tais pas dit, bien lĂ , je vais partir en voyage pour rĂ©gler ça. C'est ton subconscient qui le fait. Mais si je n'avais pas eu l'espace et si je n'avais pas Ă©tĂ© partie seule, je n'aurais pas eu ça.

 

Ça ne serait peut-ĂȘtre pas arrivĂ©. Fait que c'est important d'avoir des moments seuls, des fois, pour que ton subconscient puisse travailler ce Ă  quoi tu as besoin de changer ou quoi que ce soit dans ta vie qui accroche. Puis quand tu reviens, souvent, tu as les rĂ©ponses.

 

Juste le changement de lieu. Puis des fois, je dis tout le temps, tu montes dans le nord, c'est pas loin, tu montes dans l'Orantide, tu es partie 24 heures, il y a quelque chose qui s'est passé. Le changement de perspective, je trouve que la mer, n'importe quoi, il y a quelque chose qui vient qui vient aider ton subconscient.

 

(1:35:16 - 1:35:52)

TantĂŽt, tu parlais de justement, tu parlais de tes amis que tu Ă©coutais et qu'ils disaient « Non, je n'ai pas une fin de semaine de bouquet. » AprĂšs ça, tu as dit « J'entends ça et ça me donne comme le vertige. » Justement, c'est peut-ĂȘtre parce qu'il y a trop longtemps que tu as eu ça, tu as parlĂ© tantĂŽt de libertĂ©, mais est-ce que ça fait en sorte que quand tu as plein d'affaires en bouquet dans le calendrier, ça te met comme de la pression oĂč tu te sens un peu moins libre, fait que tu es prĂȘte Ă  payer le prix de... Je reviens Ă  l'Ă©quilibre.

 

(1:35:53 - 1:36:09)

Mettons un soir, j'ai de quoi mardi, mercredi, jeudi, puis des fois vendredi. Là, je fais « Eh boy! » Mais je sais que samedi, dimanche, lundi, mardi, je vais en récupérer. Il y a cet équilibre-là qui revient, puis c'est toute la fun.

 

(1:36:09 - 1:36:17)

Mardi, je suis avec une bonne amie, mercredi... Tous les soirs sont hyper le fun. Je sais que tout ce que je vais faire c'est le fun. L'équilibre.

 

(1:36:17 - 1:36:35)

Il faut que... Il y a des fois, je vais dire Ă  quelqu'un « OK, non, ça irait mieux l'autre semaine, parce que lĂ , je me rends compte que je vais peut-ĂȘtre ĂȘtre fatiguĂ©e, puis ça ne me tentera pas d'ĂȘtre lĂ . » C'est souvent ce qui arrive, parce que quand je pars pour l'hiver, je me boucle plein de soirĂ©es avec mes amis avant de m'en aller, parce que je ne les verrai pas durant six mois. C'est comme un gros sprint de marathon.

 

(1:36:36 - 1:36:39)

Je me souviens, un soir, je n'étais pas là. Je n'étais pas là pendant toute. Je n'étais pas présente.

 

(1:36:40 - 1:36:55)

Je n'avais pas envie d'ĂȘtre lĂ . J'Ă©tais fatiguĂ©e. Maintenant, je suis capable de mesurer vraiment mon Ă©nergie, puis de dĂ©cider quand est-ce, puis de ne pas plus que trois fois par semaine de voir des gens ou des amis, puis que ça ne soit pas... Moi, des rĂ©servations au restaurant Ă  7h30, ce n'est pas possible.

 

(1:36:55 - 1:37:05)

Pourquoi? C'est trop tard. Parce que, mettons qu'on commence Ă  6h30, on risque de sortir de lĂ  Ă  10h. Si c'est Ă  7h30, je sors de lĂ  Ă  11h, alors je me couche.

 

(1:37:07 - 1:37:48)

Moi, maintenant, mes amis le savent, c'est 6h, 6h30, mais on est ensemble jusqu'Ă  10h quand mĂȘme. Moi, je n'accepte pas vraiment... Quand quelqu'un me dit 8h, je dis 8h. Écoute, ça dĂ©pend.

 

Si on sort aprÚs, puis on s'en va dans un festival ou quelque chose, ça va. Je ne dis pas que je suis une vieille matante, mais en rÚgle générale, si je veux du quality time, je vais demander si c'est possible à 6h, 6h30, puis à la limite, 7h. Mais c'est à cause que mes amis, inévitablement, à 9h30, 10h, ça va.

 

Il faut qu'on s'en aille. Tout le monde veut se coucher tĂŽt, tout le monde veut ĂȘtre en forme, tout le monde est fatiguĂ©. Fait que si je veux avoir le quality time avec les gens, puis j'en ai des amis qui c'est la nouvelle affaire, je ne veux plus rien savoir, on va manger au restaurant, on marche.

 

(1:37:50 - 1:37:57)

Fait que je me fais appeler pour prendre des marches. Je trouve ça extraordinaire aussi. C'est quoi, 1h, 1h30, 2h des fois.

 

(1:37:57 - 1:38:10)

On a fait une activitĂ©, on a marchĂ©. Ça a Ă©tĂ© prouvĂ© aussi que quand tu parles en ayant le mĂȘme, je ne sais pas, la mĂȘme vision, la mĂȘme... La mĂȘme perspective. Steve Jobs faisait tous ses meetings en marchant.

 

(1:38:11 - 1:38:18)

Il y a quelque chose de... Je ne peux pas ĂȘtre trĂšs simple, mais bon. Oui, mais il a fait des trucs. Moi lĂ , Steve Jobs, il est brillant.

 

(1:38:19 - 1:38:42)

AprĂšs ça, il est socialement... Il a ruinĂ© nos vies, mais sĂ»r. AprĂšs ça, il est socialement awkward, mais il avait des trucs trĂšs intĂ©ressants dans sa façon de faire. Ça a Ă©tĂ© prouvĂ©.

 

C'est ça que marcher, de prendre des marches avec quelqu'un, le fait que tu ne te vois pas ou je ne sais pas, il y a quelque chose de... Tu t'ouvres peut-ĂȘtre plus ou tu as peut-ĂȘtre des vraies discussions, je ne sais pas. Moi, j'adore. AprĂšs ça, tu t'arrĂȘtes dans un parc, tu jasses, puis aprĂšs ça, tu reviens.

 

(1:38:43 - 1:38:52)

Fait que ça, ces nouvelles habitudes-lĂ  aussi de faire des activitĂ©s avec des amis plutĂŽt que manger au restaurant. C'est comme toujours, toujours les mĂȘmes choses. En plus, souvent, on reste dans le mĂȘme coin.

 

(1:38:52 - 1:39:03)

Fait qu'on s'est rejoint à telle place, on va prendre une marche, on va... Je faisais ça souvent avec P.O. Il vivait à cÎté de chez nous. On allait promener le chien, on allait au Parc Laurier, des choses comme ça. Juste ça.

 

(1:39:04 - 1:39:25)

Tu vois? C'est ça qui m'avait faite... Sur ton idée de porter 50 ans, je contacte 50 personnes, je ne sais pas si tu t'es rendue exactement à 50, je te demande une activité. Ce que je trouvais le fun dans cette demande-là, c'est que justement, ça forçait à la créativité des gens. Ah bien parfait, OK.

 

(1:39:26 - 1:39:53)

Moi, je me serais mise sur le projet. Je te dirais OK, parfait, on va faire je ne sais pas, de l'escalade de nuit. Mais justement, ce qui sort du traditionnel, on va prendre un verre, on va souper, on va... Ça n'a pas d'importance l'activitĂ©.

 

Pour moi, je voulais juste passer du temps de qualité. AprÚs ça, avec qui on est allé à l'omnium de tennis parce que c'est quelque chose qu'on faisait ensemble avant. Puis comme je te disais, il y en a qui m'ont invité à aller voir un spectacle.

 

(1:39:53 - 1:40:26)

Mais moi, ce n'était pas le voyage à cause que c'était des amis avec qui on a beaucoup voyagé. Mais sinon, moi, c'était juste, j'avais besoin de retrouver cette connexion-là avec ces personnes-là que j'aime. Puis il y en a un qu'on a fait un pique-nique au parc.

 

Tu vois comment ce n'est pas l'activité, mais c'est le temps. Moi, j'avais besoin du temps de qualité. Vraiment, la cinquantaine m'a amenée ça.

 

Je pense qu'avant, j'étais du plus du quantity. Quantité, non qualité. Puis maintenant, j'ai réduit les amis et je suis dans la qualité.

 

(1:40:27 - 1:40:43)

Pour moi, le temps que je mets et que j'investis, pour moi, c'est hyper important parce que sinon, je protÚge mon énergie à moi. Il faut que je me nourrisse, puis je choisis à qui je donne. Pour moi, la cinquantaine, c'est ça que ça m'a amenée.

 

(1:40:44 - 1:40:58)

ProtĂ©ger ton Ă©nergie, je trouve ça magnifique. Parce que tu peux la donner Ă  tout le monde, ĂȘtre lĂ  pour tout le monde et ne pas t'en donner Ă  toi. Tu peux donner de l'amour Ă  tout le monde et ne pas donner de l'amour Ă  toi.

 

(1:40:58 - 1:41:17)

C'est super important de nourrir ta propre personne. Il faut que tu t'aimes. Si tu ne nourris pas ça, c'est dur d'ĂȘtre en relation.

 

AprĂšs, parce que lĂ , tu deviens en codĂ©pendance oĂč tu vas aller chercher chez l'autre le regard. Moi, je suis capable d'avoir le regard sur moi. Je suis capable de me dire « t'es belle, t'es fine ». Je suis capable de me dire ça.

 

(1:41:18 - 1:41:27)

Je n'ai pas besoin du regard d'un gars pour me dire ça. Je n'ai pas besoin de la validation de médias sociaux pour me dire que je suis bonne. Je n'ai pas besoin de la validation de mes amis s'apprécier.

 

(1:41:28 - 1:41:48)

Mais je n'ai pas besoin de la validation, je me la donne Ă  moi. Professionnellement, il y en a qui se mettent beaucoup de l'avant ou quoi que ce soit. Je n'ai pas besoin professionnellement.

 

Ceux qui savent ce que je fais savent. Je n'ai pas besoin d'ĂȘtre partout, surtout Ă  l'Ăąge que j'ai. Mais moi, il y a une chose, je n'ai pas besoin de la validation, je me la donne moi-mĂȘme.

 

(1:41:50 - 1:42:16)

Est-ce que toi, t'es capable de donner de la validation? Moi, je suis ma plus grande fan et ma plus mauvaise critique en mĂȘme temps. De trouver le juste milieu. Mais critique peut ĂȘtre, ok, c'est une critique constructive et non pas... Justement, de me dire des choses comme t'es une loser, t'es toute seule un samedi soir.

 

(1:42:18 - 1:42:41)

Et pourtant, je croyais avoir fait de l'annĂ©e 2024 la thĂ©matique la bienveillance, mais j'ai toujours autant de difficultĂ©s Ă  l'ĂȘtre envers moi. Tu l'es envers les autres, mais moins vers toi? Je ne pense pas que je le souhaiterais plus envers les autres. Je pense que j'ai appris Ă  la reconnaĂźtre.

 

(1:42:41 - 1:43:11)

Puis envers les autres, je suis super fine. Je ne veux pas ĂȘtre gossante des fois. Mais habituellement, les gens qui sont trĂšs exigeants envers eux-mĂȘmes, ça tĂ©moigne de cette capacitĂ© vers l'autre aussi.

 

(1:43:11 - 1:43:22)

Ce n'est pas ça que je voulais dire. Je suis trĂšs exigeante envers moi-mĂȘme. Oui, c'est ça.

 

Je n'aime pas ce que je viens de dire. Mais je reste bienveillante Ă  mon Ă©gard. Évidemment, je vais ĂȘtre critique.

 

(1:43:23 - 1:43:34)

Ça, tu l'Ă©chappes un peu. Mais je ne me flagelle pas. Puis, si je peux juste te dire une chose, c'est que tout ce que tu dis tout haut, ton cerveau l'Ă©coute, il l'entend et le retient.

 

(1:43:35 - 1:43:46)

Donc, ce que tu dis de toi, ton cerveau l'enregistre. Et donc, c'est important que les paroles que tu dises soient bienveillantes. Parce que sinon, lui, il l'enregistre.

 

(1:43:46 - 1:44:03)

Tu peux le dire autrement. Aujourd'hui, j'aurais aimĂ© mieux ne pas ĂȘtre tout seul au lieu de dire « je suis loser ». Juste utiliser des mots diffĂ©remment pour nommer ton Ă©motion. Juste changer le verbal.

 

Juste ça. Et que ça ne soit pas négatif. Tu vois, c'est ça.

 

(1:44:04 - 1:44:14)

C'est un excellent point. J'ai l'impression que ça, Ă  cause du dernier mois, c'est quelque chose oĂč je vais ĂȘtre beaucoup plus bienveillante. Pas bienveillante.

 

(1:44:14 - 1:44:51)

Je ne sais pas si l'aspect bienveillant fait en sorte qu'il m'empĂȘcherait de dire ça, mais maintenant, je suis en train de m'Ă©loigner de... Non, je trouve que les gens qui, justement, je trouve... En fait, je trouve ça inspirant les gens qui n'ont pas besoin de remplir de n'importe quoi Ă  n'importe quel prix et qui sont bien avec eux-mĂȘmes et qui sont ancrĂ©s et alignĂ©s avec leur choix de vie. Tu sais, je t'Ă©coute parler des fois et tu me fais penser Ă  une grande chaĂźne qui se tient debout. Qui est comme... Mais ça n'a pas toujours Ă©tĂ© le mĂȘme.

 

(1:44:51 - 1:45:23)

Ça, c'est aspirationnel pour moi. Je suis partie d'un... Pas par rapport Ă  toi, mais... Pour trouver des exemples aussi. Parce que justement, quand tu vis une sĂ©paration de ta famille, pas de ta famille en gĂ©nĂ©ral, mais du pĂšre de tes enfants, tu es tellement poignĂ© dans le brouhaha de la maternitĂ©, de la famille, de la relation de couple, de la job, du jour au lendemain.

 

(1:45:24 - 1:45:32)

Il y en a plein, des gens qui se séparent dans la quarantaine. J'ai 42. C'est... Puis là, ça choque.

 

(1:45:32 - 1:45:42)

Puis tu le vois. Mais c'est aprÚs ça, de réapprendre justement. Parce que la derniÚre fois que moi, j'étais pas en couple, que j'étais pas une mÚre, j'avais 29 ans.

 

(1:45:42 - 1:45:54)

J'y remplissais pas ma vie pareil, autrement. Là, d'aller faire du taureau mécanique chez Serge, ça me tente moins, mettons. Une fois de temps en temps, ça me tente.

 

(1:45:55 - 1:46:00)

On s'ennuie de chez Serge. Ou aller au karaoké. Oui, c'est ça.

 

(1:46:01 - 1:46:31)

Mais oui, c'est de rĂ©apprendre Ă  justement remplir, mais plus Ă ... J'ai... Justement, on parle de sultine, mais dans le cĂ©libat, je rencontre pas personne pour l'instant. Puis ça me surprend parce que toute ma vie, je me suis beaucoup... Je suis une charmeuse, j'aime ça. Les hommes, quand mĂȘme, j'aime ça.

 

(1:46:31 - 1:47:03)

Puis, tu sais, des fois, je m'embarquais dans des affaires comme je me disais, « It's gonna be a fun ride. » Tu sais pas dans quoi tu t'embarques, mais t'es comme... Tu sais, des gars qui te disent des affaires puis t'es comme un red flag, mais ça va ĂȘtre le fun pareil. Puis lĂ , juste dans le dernier mois, il y a deux situations qui me viennent en tĂȘte de, mettons, un plan foireux que j'ai vu puis que j'ai choisi moi-mĂȘme.

 

(1:47:03 - 1:47:12)

J'étais genre, tu sais, je pourrais, mettons, répondre ça à telle personne ou je pourrais faire ça. Puis délibérément, j'ai choisi. J'étais comme, non, j'ai pas envie.

 

(1:47:12 - 1:47:24)

C'est trop d'Ă©nergie mentale. Comme... Je m'embarque pas dans ça. Comme... Puis aprĂšs ça, tu te dis, tu sais, tu vas peut-ĂȘtre manquer quelque chose.

 

(1:47:24 - 1:47:32)

Non, ton intuition. Toujours, toujours, toujours ton intuition. Mais avant, j'aurais mis la main dans le sac Ă  biscuits.

 

(1:47:32 - 1:47:47)

Mais encore une fois, tu te serais Ă©tourdie. Tu comprends? La tentation de s'Ă©tourdir est tout le temps lĂ , mais tu as le choix de faire face. Étant donnĂ© que tu parles de cĂ©libat, moi, c'est trĂšs rare, ça m'est jamais arrivĂ© de passer d'une relation Ă  l'autre.

 

(1:47:48 - 1:48:19)

Moi, j'ai besoin d'un gap pour analyser qu'est-ce qui s'est passĂ©, corriger peut-ĂȘtre quelque chose que j'ai amĂ©liorĂ©. Analyser que, ah, si je l'avais pas vu, red flag la prochaine fois, ça m'arrivera pas. Moi, je suis beaucoup dans, j'ai besoin de rĂ©cupĂ©rer, j'ai souvent Ă©tĂ© deux ans en relation, deux ans cĂ©libataire, comme j'avais besoin de revenir Ă  moi, de passer du temps avec moi, de triper, avec des aventurettes et tout ça, mais comme pas, j'Ă©tais pas prĂȘte.

 

(1:48:20 - 1:49:03)

AprĂšs ça, tes aventurettes, de plus en plus, tu choisis, ça va-tu vraiment ĂȘtre le fun, une baisse pour une baisse, ça dĂ©pend c'est quoi tes besoins. As-tu envie d'une connexion, ou as-tu juste envie de, ça dĂ©pend vraiment, pour ceux qui ne voient pas, ils n'ont pas vu ce que j'ai fait, vous comprenez. As-tu envie d'une connexion, ou de te faire mettre la tĂȘte dans le mur? C'est ça, merci d'avoir illustrĂ© la chose pour ceux qui Ă©coutent par audio, mais c'est ça, il faut que tu Ă©coutes, parce que souvent, tu vas avoir la baisse, puis finalement, ça ne t'aura pas nourri, tu reviens chez toi triste.

 

(1:49:05 - 1:49:38)

Encore une fois, il faut que tu t'Ă©coutes, qu'est-ce qui t'a nourri, puis ton intuition a dit, ce gars-lĂ , Red Flag, Ă©coute, ton intuition, si j'ai une chose Ă  dire, la majoritĂ© des... Avec le recul, dans les trois premiers mois, je savais si ça allait marcher ou pas. La raison pour laquelle on s'est laissĂ© deux ans plus tard, je l'avais vu dans les trois premiers mois, mais je suis restĂ©e. Il faut Ă©couter notre intuition, et pas, ah, ça va s'amĂ©liorer, ça va ĂȘtre moins pire, non, c'est beau.

 

(1:49:38 - 1:49:54)

Non, ça ne s'amĂ©liorera pas, ça ne se nourrira pas, et toi, tu ne changeras pas. Donc, ou tu vas te laisser deux ans plus tard parce que tu vas t'ĂȘtre oubliĂ©e dans cette relation. Fait qu'il faut toujours, toujours, toujours Ă©couter notre intuition, et je dois dire que les femmes, je pense qu'on a une trĂšs bonne intuition.

 

(1:49:55 - 1:49:59)

PrĂȘt? Oui. On a un dĂ©faut, on ne l'Ă©coute pas. Oui, c'est vrai.

 

(1:50:00 - 1:50:05)

Non, non, va changer. Non, non, mais t'as peu. Je vais le changer.

 

(1:50:05 - 1:50:12)

Moi, les projets, j'aime ça. J'aime ça. Puis moi, je recherche la paix.

 

(1:50:13 - 1:50:43)

Tu comprends-tu? Seule, j'ai atteint cette plénitude-là, puis je n'ai pas envie que rien vienne la briser. Fait que s'il y a quelqu'un qui rentre dans ma vie, c'est quelqu'un qui va juste venir ajouter à ce bonheur, puis, oui, il va y avoir des challenges. Je sais que la vie, comme ma vie toute seule, ce n'est pas avec des hauts et des bas, mais je veux quelqu'un qui a « deal with the shit », qui a travaillé ses échoues et qui a envie de grandir.

 

(1:50:44 - 1:51:05)

C'est sûr que je vais le voir dans les premiÚres fois, dans les discussions qu'on a et tout ça, mais je veux que quelqu'un qui rentre dans ma vie soit juste comme un plus puis qu'il vienne me mettre du vent dans mes ailes et qu'il me fasse grandir, puis qu'il m'aide à devenir une meilleure personne. Je veux qu'il me challenge. Je veux qu'il me fasse grandir.

 

(1:51:05 - 1:51:15)

Pour moi, c'est super important, ce rĂŽle-lĂ , puis je veux que ça soit mon meilleur ami. Il faut que ça soit mon meilleur ami Ă  la base. Puis, sinon, je prĂ©fĂšre ĂȘtre seule.

 

(1:51:16 - 1:51:34)

Puis, quand mĂȘme, tu es trĂšs ouverte par rapport Ă  ça aussi, justement, tu es trĂšs ouverte par rapport Ă  l'amour, tu ne t'es pas fermĂ©e, tu ne t'es pas... Non. Je me choisis en premier, mais je suis trĂšs ouverte. TrĂšs ouverte Ă  une relation, mais c'est ça.

 

(1:51:38 - 1:51:46)

Quelqu'un qui est Ă  la mĂȘme place que moi. C'est ça pour moi qui est super important. J'ai beaucoup fait la fixure en moi.

 

(1:51:47 - 1:51:56)

Si je peux dire, mon pattern a été de beaucoup aider celui avec qui j'étais. Il y a un de mes ex que je l'ai poussé à partir de son compte. C'est un entrepreneur.

 

(1:51:56 - 1:52:05)

Ça veut que tout le monde soit entrepreneur. Je l'ai aidĂ©, tout ça, mais Ă  cause de ça, il est devenu entrepreneur, il n'avait plus vraiment de temps pour la relation, il n'Ă©tait jamais lĂ , il Ă©tait toujours occupĂ©. C'est moi qui en a souffert.

 

(1:52:06 - 1:52:29)

Donc, plein de situations comme celle-lĂ  oĂč est-ce que... Je ne vais pas fixer la prochaine. Mais tu vois, moi j'ai Ă©tĂ© beaucoup en couple. J'ai trĂšs peu datĂ© quand mĂȘme parce que justement, je suis une amoureuse, donc je tombe rapidement en amour.

 

(1:52:32 - 1:52:41)

Tu entends, des hommes de ma vie, je pense qu'on est rendu à 473. Le dernier en liste, c'était Alexandre Barrette. Quand j'ai fait son podcast, je suis ressortie, j'étais genre, c'est l'amour de ma vie.

 

(1:52:42 - 1:52:44)

– On l'aime, Alex. Je l'adore. – Oui, c'est l'amour de ma vie.

 

(1:52:46 - 1:53:03)

– On a une passion commune, c'est le tennis, lui et moi. – Oui, je sais. Mais justement, ça c'est une chose qui me fait peur parce que je ne suis pas prĂȘte Ă  dater.

 

(1:53:04 - 1:53:23)

J'ai fait une date par application de rencontre, une date mon classeur, une date RĂ©seau Contact, une date Planet of Fish, une date Tinder, une date Inj. – RĂ©seau Contact, ça existe encore? – Non, mais ça c'est dans les annĂ©es. 16 ans, 20 ans, 26 ans.

 

(1:53:25 - 1:53:36)

Pat, je l'ai rencontrée à 30. Steve, je l'ai rencontrée à 41. Fait que tu vois tout l'écosystÚme numérique dans mon historique de dating.

 

(1:53:37 - 1:54:23)

Justement, de se mettre des... Pas des standards, parce que j'ai sorti avec vraiment... J'Ă©tais super chanceuse puis j'ai eu des chums vraiment hot, mais qui n'Ă©taient peut-ĂȘtre pas tout le temps super alignĂ©s ou en fait... La question que je me posais, c'Ă©tait une trĂšs longue introduction Ă  ma question. Je suis dĂ©solĂ©e si je vous ai toutes perdues en cours de route. En tant que fixer, est-ce que c'est parce que tu n'acceptais pas les gens comme ils Ă©taient que tu voyais du potentiel puis tu voulais qu'ils soient comme... Fait que lĂ , tu partais sur un projet.

 

(1:54:25 - 1:54:31)

Esther Perel. Elle dit qu'il ne faut pas sortir avec le potentiel de quelqu'un. C'est ça qu'elle dit.

 

(1:54:32 - 1:54:45)

Puis moi, je pense que j'ai souvent sorti avec le potentiel de « Ah, mais non, il va s'amĂ©liorer, ça va ĂȘtre mieux, quoi que ce soit. » Mais c'est parce qu'une vie, ça se bĂątit. Oui, mais non.

 

(1:54:46 - 1:54:56)

Fait que oui, il y a des choses que tu peux travailler ensemble, mais ça, tu le vois aussi. Écoute, il y a un gars que j'ai frĂ©quentĂ© la derniĂšre annĂ©e, il dit « Ben moi, je suis le mĂȘme, je suis le mĂȘme. » Et boy, ça s'est arrĂȘtĂ© lĂ .

 

(1:54:57 - 1:55:15)

Si tu n'es pas ouvert Ă  agrandir, Ă  Ă©couter comment moi, qu'est-ce que moi, j'ai besoin. Si je te nomme que mon inconfort par rapport Ă  telle chose puis tu ne le changeras pas ton comportement, je ne sais pas combien de temps on peut faire ensemble. Ça, tu peux le voir en communiquant.

 

(1:55:15 - 1:55:31)

Mais si tu vois que la personne ne change pas face à tes inconforts, ben là, il n'y a pas de potentiel, je ne peux pas voir l'espoir en quelqu'un. Fait que ça, maintenant, je serai beaucoup plus « red flag » beaucoup plus rapidement. J'ai plus envie de sortir avec le potentiel de quelqu'un.

 

(1:55:31 - 1:56:04)

Ça, c'est terminĂ©. Je ne suis pas « desperate » au point de vouloir ĂȘtre en relation que je vais sortir avec le potentiel de quelqu'un. Je veux le trouver fantastique comme il est, maintenant.

 

AprÚs ça, OK, ta brosse à dents qui traßne sur le comptoir, ça peut se régler, ça. Tu comprends-tu? Non, mais il y a des chicanes sur des brosses à dents. Oui, mais si tu mets ta brosse à dents sur le comptoir à 42 ans... Exactement.

 

Mais ce n'est pas des choses importantes. Mais c'est ça, et ce n'est pas important. Mais je parle des choses importantes.

 

(1:56:05 - 1:56:19)

Ça, pour moi, si je tombe en amour avec quelqu'un, c'est pour qui il est et pas le potentiel. C'est ce qui change un peu de peut-ĂȘtre ce que je faisais avant. Tu sais, j'aimais bien la personne, mais je la voyais.

 

(1:56:19 - 1:56:23)

Quand je y repense, j'avais tout vu au début. J'avais tout vu, puis j'ai ignoré. Non, je sais.

 

(1:56:25 - 1:57:12)

Ça fait dĂ©jĂ  pratiquement deux heures qu'on jase, peut-ĂȘtre mĂȘme un petit peu plus. Y a-t-il des trucs que... Y a-t-il des choses que tu dis que tu avais envie d'aborder, qu'on n'est pas allĂ©? Je pense qu'on a fait le tour, mais si les gens n'ont peut-ĂȘtre pas retenu Ă  travers ces deux heures-lĂ  des petits trucs, des petites missions, parce que y a des gens anxieux, y a des gens qui sont peut-ĂȘtre moins socials que toi et moi, qui ont peut-ĂȘtre peur, puis c'est comme trouver des... Donnez-vous des petites missions, puis trouvez-vous des... Écoute, y a plein de groupes sur Facebook de plein d'affaires. De marche, des clubs de vin, des affaires.

 

(1:57:12 - 1:57:29)

Puis oui, c'est tough la premiĂšre fois, mais vous pouvez peut-ĂȘtre trouver une amie la premiĂšre fois qui vient avec vous. Puis aprĂšs, vous pouvez... Vous avez rencontrĂ© des gens, puis tu peux y aller toute seule. Fait que de se lancer des dĂ©fis... Des petits, petits, petits dĂ©fis comme... Pour, mettons... Moins s'isoler.

 

(1:57:29 - 1:57:41)

Oui, c'est ça. Fait que j'aime ça parce que c'est vraiment... On dirait que c'est deux parties. Y a la partie apprendre la solitude, puis c'est quelque chose qui s'apprend, puis c'est quelque chose qui se découvre.

 

(1:57:41 - 1:58:00)

Puis la portion aussi, ben justement, si ta vie, elle vient de changer, lĂ , c'est normal qu'il faut que tu remeubles puis tu rebĂątisses comme des connexions sociales. Puis pour ça, de vraiment se... Puis reconnecte avec des gens que ça fait longtemps que t'as pas vu puis lĂ , ça va te trouver so weird, ça fait... HĂ©! Écris! Au pire, elle va te dire non. Au pire, elle te réécrira pas.

 

(1:58:01 - 1:58:07)

Puis faut pas que tu sois déçue dans ce processus-là. Faut pas que tu te sens trajetée. C'est juste... Hé, j'ai tùché une perche.

 

(1:58:07 - 1:58:17)

Est-ce que c'est revenu? Non. Puis des fois, ça peut... Moi, ça m'est arrivé de faire des cold calls, OK? Florence, que t'as reçue. Tout le monde me parlait d'elle.

 

(1:58:18 - 1:58:22)

Tout le monde. J'étais comme... Tout le monde me disait qu'elle était cool, cette fille-là. J'ai envoyé un texto.

 

(1:58:24 - 1:58:36)

HĂ©, Florence, on fait le mĂȘme mĂ©tier, tout le monde me parle de toi, t'as l'air super cool. On est allĂ© prendre un cafĂ©, on a... C'est comme si on se connaissait depuis toujours et on est encore amis Ă  ce jour. C'est un cold call que j'ai fait.

 

(1:58:37 - 1:58:48)

Fait qu'il faut oser. Si on peut retenir lĂ , oser connecter avec des gens, oser aller dans des activitĂ©s. T'aimes danser? Il y a plein d'endroits Ă  MontrĂ©al oĂč est-ce que tu peux danser la salsa, bachata.

 

(1:58:49 - 1:59:03)

MontrĂ©al est remplie d'activitĂ©s et grĂące aux internets, on peut trouver plein de groupes, de plein de trucs. Puis, comme je dis, tu peux trouver une autre amie qui vient avec toi la premiĂšre fois, puis aprĂšs ça, t'es moins gĂȘnĂ©e. Mais il faut oser.

 

(1:59:03 - 1:59:33)

Puis moi, exemple, le pickleball, Ă  un moment donnĂ©, j'Ă©tais gĂȘnĂ©e d'aller dans un open pickle, ça c'est que tu te trompes et tu joues avec n'importe qui. Puis j'ai demandĂ© Ă  une de mes amies, tu viendrais ça avec moi, lĂ , tu sais. Puis sur place, elle parlait avec plein de monde, j'osais avec plein de monde puis c'Ă©tait super le fun.

 

Puis je serais moins gĂȘnĂ©e de retourner seule. Fait que c'est des petites batailles puis... Je vous parle de ça, mais j'ai des inconforts. J'ai souvent des inconforts, mais j'aime ça sortir, moi personnellement, de ma zone de confort, c'est ce qui me fait sentir vivante.

 

(1:59:33 - 2:00:05)

Puis, comme aprĂšs t'arrĂȘtes de vĂ©lo, le sentiment aprĂšs est tellement, le bonheur est tellement grand que ça t'incite Ă  le refaire. Puis il faut que tu te rappelles de ce sentiment-lĂ  la prochaine fois que t'oses pas aller aux feux d'artifice toute seule. Ah ouais, mais quand j'Ă©tais lĂ  en vĂ©lo, j'Ă©tais tellement contente aprĂšs, mais les feux d'artifice aussi.

 

Fait que ça prend juste comme une petite affaire, une fois, puis il faut garder ce sentiment-là. Puis il y a des fois que ça sera pas extraordinaire, puis c'est correct. C'est correct.

 

(2:00:05 - 2:00:20)

Parce que quand t'es avec des amis puis t'as des soupers, il y a des fois que c'est pas extraordinaire. Non, effectivement. Fait que c'est important, puis tu sais, si je peux revenir aussi Ă  la cĂ©libat, puis quand t'es en couple, il y a des jeux du soir que t'aimerais tellement ĂȘtre cĂ©libataire.

 

(2:00:21 - 2:00:37)

Puis quand t'es cĂ©libataire, il y a des dimanches que tu voudrais donc ĂȘtre en couple. Il y a pas de situation idĂ©ale. L'important, c'est que quand tu vis cette situation-lĂ , tu la vis, puis demain, tu vas ĂȘtre heureuse d'ĂȘtre cĂ©libataire, l'autre, tu vas ĂȘtre heureuse d'ĂȘtre en couple.

 

(2:00:37 - 2:01:08)

C'était un moment qui est passé, c'était une pensée, puis tu restes pas là, puis tu passes à d'autres choses. Fait qu'il faut juste se dire, tous les jours, c'est pas Disney, mais il faut accepter l'émotion que tu ressens à ce moment-là puis de pas la juger. T'es hot.

 

T'es tellement hot. Bien, je vais laisser ça ĂȘtre le mot de la fin. Merci pour ta gĂ©nĂ©rositĂ©, ta prĂ©paration aussi.

 

(2:01:09 - 2:01:19)

C'était doux, c'était enveloppant d'entendre. Je l'ai pas écouté, mais je sais déjà que c'est un de mes épisodes de balado préférés. Du moins, c'en est un.

 

(2:01:19 - 2:01:34)

En fait, c'est probablement celui qui m'a fait le plus de bien, parce que, comme l'a dit notre ami Brittany Brown, share your shame. Ça, c'Ă©tait quelque chose que, il y avait beaucoup d'affaires de honte qui Ă©taient pognĂ©es lĂ -dedans. Ça va rĂ©sonner auprĂšs de gens.

 

(2:01:34 - 2:01:48)

C'est sûr, sûr, sûr. Puis moi, je te remercie pour ta vulnérabilité, parce que c'est dur de montrer sa vulnérabilité, puis il faut le faire. Fait que merci à toi d'avoir partagé ça avec moi et avec tous.

 

(2:01:49 - 2:01:54)

Non, millions d'auditeurs. Merci, Année, Marie-Annick. Bonne semaine à tout le monde.

 

(2:01:55 - 2:01:55)

Bye!